Vers la fin de Bretton Woods et de l’hégémonie du dollar ?

Bretton Woods et le roi dollar

Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Accords de Bretton Woods ont marqué la fin progressive de l’étalon-or et la mise en place d’un nouveau système financier international après 1944. Pour structurer ce nouveau monde, différentes institutions ont émergé à cette époque : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) soit une des composantes de la Banque mondiale, le Fond monétaire internationale (FMI) et la signature de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (mieux connu sous le sigle anglo-saxon de GATT) qui donna naissance à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. L’objectif étant d’ouvrir, unifier et uniformiser les économies du monde sous l’égide d’un unique totalitarisme financier où le dollar US est directement indexé sur l’or. En 1971, les États-Unis mettent fin à la convertibilité du billet vert en or ce qui sonna l’avènement du dollar en tant que première monnaie de réserve à l’international. Récemment, ceux qui ont remis en cause le système dollar sans moyen militaire conséquent ont plutôt mal fini (Saddam Hussein en Irak, Mouammar Khadafi en Libye ou encore Bachar Al-Assad en Syrie qui étudiait une mise en place de l’euro à la place de la devise US en 2006). La donne diffère lorsque la Russie et la Chine travaillent à faire émerger une alternative monétaire internationale. Retour sur les évènements marquants de cette année 2018 à propos de la « dédollarisation » du monde.

La Russie contre l’étalon dollar

Actuellement, environ 70 % des transactions commerciales mondiales utilisent le dollar, tandis que 20 % sont réglés en euros, et le reste en yuan et autres devises asiatiques. La Russie s’émancipe peu à peu de la mainmise du billet vert. Début 2018, le Ministère russe des Finances a planifié pour la première fois la vente de la dette russe sous forme d’obligations libellées en monnaie chinoise (yuan ou renminbi). La taille de la première offre est de 6 Mds de yuans, soit un peu moins de 1 Md $. La vente est organisée par la société publique russe Gazprombank, la Bank of China Ltd et l’Industrial & Commercial Bank of China, la plus grande banque publique chinoise.

Le 24 mai 2018, une main a été tendue une nouvelle fois par le ministre des Finances russe Anton Silouanov vers l’Europe de l’Ouest, lorsqu’il a annoncé au Forum économique international de Saint-Pétersbourg que des règlements en euros au lieu du dollar pouvaient être favorisés pour leur commerce extérieur avec l’UE. Mais sous condition : Bruxelles devra en contrepartie être capable de calmer son suivisme vis-à-vis des dernières sanctions américaines contre Moscou, ce qui est peine perdue avec les pays baltes ou la Pologne. Dans le même temps du côté asiatique, la Chine et l’Union économique eurasiatique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Arménie et Kirghizistan) ont confirmé le renforcement de leurs liens avec la signature d’un accord de coopération commerciale et économique dans 13 domaines clefs (coopération douanière, propriété intellectuelle, commerce électronique…). Le contrat aboutit après deux ans de négociations pour une entrée en vigueur début 2019.

Du 11 au 13 septembre 2018 s’est tenu le Forum économique de l’Est (EEF) à Vladivostok. Fondée en 2015, cette plateforme de renforcement commercial de la région Asie-Pacifique a mis le thème de la dédollarisation à l’ordre du jour. Kirill Dmitriev, responsable du Russian direct investment fund (RDIF), y a annoncé son intention d’utiliser uniquement les monnaies nationales dans ses transactions avec la Chine à partir de 2019. La Chine a également annoncé la validation de contrat bilatéraux avec le Canada et le Qatar pour des échanges en devises nationales. Moscou soutient les mêmes principes avec Ankara (en pleine crise de la livre turque) qui cherche des solutions alternatives pour ses transactions avec la Chine et d’autres pays consentants.

En mai dernier, le gouvernement de la Fédération de Russie a vendu 69 % des Bons du Trésor américain (BdT) qu’il détenait. Le BdT est un titre d’emprunt (obligataire) émis par l’État et remboursable à échéance. L’État émetteur de BdT, américain dans notre cas, s’engage à rembourser l’acheteur à une échéance déterminée et à lui verser régulièrement des intérêts jusque-là. Le Kremlin juge donc qu’il n’a plus intérêt à ces BdT. Il avait déjà divisé ses réserves par deux le mois précédent. En deux mois, le pays a donc vendu le chiffre colossal de 81,1 Mds $ d’obligations US, ce qui a déstabilisé les impalpables marchés financiers. Désormais, les obligations américaines détenues par la Russie ne totalisent que 14,9 Mds $, loin du temps du pic des 176 Mds $ d’obligation. L’ours a donc été retiré de la liste des créanciers les plus importants de Washington, car au moins 30 milliards de bons US doivent être détenus. Dans cette volonté de reconfigurer les réserves de devises de la Fédération, Vlad Ier a fait passer les rendements de ces obligations à dix ans de 2,7 % à 3,1 %. Parallèlement, notons bien que la Banque centrale de la Fédération de Russie a accru de façon régulière ses réserves d’or ces dix dernières années, qui ont été multipliées par quatre (1 890 tonnes d’or détenu, un record depuis la fin de l’URSS). Si Moscou a été le plus gros vendeur de BdT (de loin) et le plus important acquéreur d’or cette année, la tendance s’avère plus large.

Le yuan comme devise internationale

Effectivement, les trois plus gros détenteurs de BdT américain ont quelque peu réduit leur réserve : le Japon a abaissé ses BdT de 12,3 Mds $ (passant de 1 043,5 à 1031,2 Mds $ de BdT), l’Irlande de 17,5 Mds $ (passant de 317,9 à 300,4 Mds $ de BdT) et le gros poisson chinois a vendu près de 5,8 Mds $ de titres américains en mars et avril 2018 (passant de 1 187,7 Mds $ à 1 181,9 Mds $ de BdT). Sur cette période, la Chine a donc été vendeuse nette d’emprunts d’État US, selon les chiffres du Trésor américain. La Chine (Hong Kong compris) détient encore malgré tout une quantité astronomique d’obligations américaines (37 % de ses réserves de change). Mais le signal lancé en inquiète plus d’un, vu que l’empire du Milieu est le premier créancier des États-Unis. Pékin peut en effet se targuer de détenir un cinquième de la dette américaine à l’étranger (1 170 Mds $ en fin janvier 2018). En tant qu’acteur mondial « responsable », le Parti communiste chinois (PCC) a toujours réitéré une politique constante vis-à-vis de ses réserves de change, notamment pour préserver leur valeur. De quoi rassurer les saints investisseurs. Le yuan est actuellement à son plus haut niveau depuis deux ans et demi. À noter aussi que la zone euro s’est également débarrassée de 7,4 Mds $ de BdT US.

La Chine acquiert également quantité d’or (1 843 tonnes en réserve début 2018) pour réduire le poids international du dollar et préparer la fin de l’hégémonie américaine. L’affaiblissement du dollar dans le panier de devises de la Chine relève de plusieurs facteurs. La montée en puissance de la devise yuan dans un premier temps avec des contrats sur le pétrole conclus à la Bourse de Shanghai et à Hong Kong libellés dans l’unité monétaire chinoise. Et avec succès : la vente de pétrole avec la devise yuan a démarré fin mars 2018 avec des contrats à terme. Pis, pour rendre l’offre encore plus attrayante, la Chine a lié le contrat à terme sur le pétrole brut avec une option de conversion du yuan vers l’or physique. Une rupture majeure que nous pouvons comprendre comme une initiative pour réintégrer l’or dans les relations économiques internationales.

Alors que 20 % du commerce extérieur chinois est actuellement effectué en yuan, la part de cette devise dans le marché obligataire mondial n’est que de 0,5 % et ne représente que 1 % des réserves des banques centrales étrangères. Aujourd’hui, la Chine souhaite clairement l’internationalisation de sa monnaie pour les échanges internationaux (Conflits, n° 16, janvier-février-mars 2018, p.48).

C’en est trop pour le pays du McDonald. Selon l’administration US, la Chine affaiblit artificiellement sa monnaie pour pouvoir exporter ses marchandises à bas prix vers les USA et dans le monde en général. L’objectif de Trump est donc de réduire le déficit commercial bilatéral entre les deux pays, ce qui aura des conséquences incertaines pour l’économie mondiale et même désastreuses selon la Banque mondiale. Les récentes offensives frontales pour réduire le colossal déficit commercial US vis-à-vis de Pékin (300 Mds $) commencent à énerver les cadres de l’empire du Milieu. Le POTUS a lancé sa guerre économique contre les importations chinoises avec des droits de douane punitifs taxés à hauteur de 10 % sur 200 Mds $ d’exportations chinoises, du 24 septembre 2018 jusqu’à la fin de l’année. En réponse, Pékin compte taxer 60 Mds $ de marchandises US, en plus des 50 Mds $ déjà imposés cet été (soit plus des deux tiers des importations chinoises en provenance des États-Unis) en rétorsion aux premières mesures américaines.

A côté de cela, d’autres zones géographiques mettent en avant le yuan comme devise de réserve. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, 16 États membres) a annoncé cette année la création d’une monnaie commune en 2020. La mise en circulation de cette devise, appelée l’éco, a déjà 3 ans de retard. Le projet n’est pas aisé vu qu’il faut abolir les huit monnaies de la zone CEDEAO, dont le franc CFA (arrimé à l’euro). Reste à savoir sur quelle devise ou quel panier de devises (yuan, euro, dollar) cette nouvelle monnaie commune sera arrimée, c’est-à-dire liée à une monnaie plus forte pour plus de stabilité. Si l’euro a ses chances, le yuan pourrait aussi être un meilleur prétendant au vu du volume des échanges avec de nombreux pays de la zone, notamment avec le Nigéria. La Banque centrale du Nigeria a d’ailleurs élevé le yuan chinois au rang de deuxième devise commerciale pour diversifier ses réserves de dollar, de livre sterling et d’euro. À noter que le Nigéria est la première économie du continent africain, sachant que la seconde, l’Afrique du Sud fait partie du courant contre hégémonique des BRICS (qui a prôné l’émancipation du dollar dans l’ordre du jour de sa dernière réunion de juillet 2018). Le 3 août 2015, l’Angola (3e puissance économique continentale) avait aussi élevé le yuan comme deuxième monnaie ayant cours légal dans le pays. Réciproquement, la devise angolaise kwanza a été validée dans les échanges avec la Chine. Ce n’est pas un hasard : l’Angola est le premier fournisseur de pétrole africain de Pékin (Conflits n°18, juillet, août, septembre 2018, p.26). La Banque centrale du Pakistan a également validé l’utilisation du yuan pour son commerce bilatéral.

Certaines rumeurs commencent à être récurrentes depuis un an à propos de l’Arabie saoudite : elle pourrait ouvrir la voie à des accords bilatéraux de pétrole libellés en yuan indexé sur l’or avec la Chine (premier importateur de pétrole du monde). Si les Saoudiens décident un jour de bifurquer vers un peu de pétroyuan, le roi dollar ne s’en remettra pas. En effet, si l’Arabie saoudite accepte la commercialisation de son pétrole en yuans, ce serait une rupture à son pacte de 1974 avec Washington (qui donnait l’exclusivité au dollar dans la vente de pétrole). Les transactions de pétrole et de gaz russes à la Chine sont déjà effectuées en rouble et yuan. Perceptible depuis quelques années, c’est l’avantage économique exceptionnel des États-Unis, avec son pétrodollar, qui s’érode lentement. Autrement dit, une devise yuan indexée sur l’or, c’est la fin de presque un demi-siècle de suprématie monétaire US.

L’embargo contre l’Iran accentue la dédollarisation

L’Europe est le troisième plus gros client de Téhéran en ce qui concerne le pétrole, après la Chine et l’Inde. Elle a donc tout intérêt à conserver l’accord nucléaire iranien, mis à mal par la pression du négociateur Trump. L’accord PAGC (Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPOA) est un texte conclu en juillet 2015 après d’intenses négociations entre les pays du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies : États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni, auxquels s’ajoute l’Allemagne), ainsi que l’Union européenne et l’Iran. Cet accord signé à Vienne a mis en place un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée progressive des sanctions contre Téhéran.

L’accord élargit aussi la question au domaine de la balistique et de l’activité militaire de l’Iran en général, afin de répondre aux préoccupations israélo-américaines principalement. Ce 27 septembre 2018, le Premier ministre israélien Bibou Netanyahou a récidivé en accusant l’Iran de détenir un « site de stockage atomique secret» dans un énième discours tragique devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a répliqué en relevant que l’arsenal nucléaire israélien constituait quant à lui « la plus grande menace » dans la région. Toujours à gâcher l’ambiance ces deux pays-là.

L’Iran va se joindre à la coopération économique croissante en Eurasie centrée sur la Chine et la Russie, selon BehrouzHassanolfatde l’Organisation iranienne de promotion du commerce, ce qui confirme une fois de plus la détermination de ces trois pays à faire face à l’hégémonie occidentale. En mai 2018, McDonald Trump frappe encore un coup en déclarant se retirer de cet accord phare. Il ouvre également la voie à de nouvelles sanctions contre l’Iran, notamment sur son pétrole brut. La liste devrait s’allonger en novembre prochain. La république chiite a répliqué mi-avril 2018 en annonçant qu’elle utiliserait dorénavant plus d’euros que de dollars US dans son panier de devises étrangères, notamment dans le règlement des transactions d’importation. De quoi continuer à provoquer l’hostilité de la frange unilatéraliste de l’Empire américain. Pire encore, toujours en avril dernier, Téhéran et Moscou ont entériné contractuellement la possibilité d’effectuer des transactions entre eux non plus en dollar, mais avec des biens de consommation, pour contourner les embargos et diminuer l’influence de la devise américaine sur leurs économies respectives.

La décision de Trump de se retirer de l’accord PAGC, est également une question de gros sous. Après la révolution iranienne de 1978-1979, Jimmy Carter aurait gelé un montant estimé entre 100 et 120 Mds $ d’actifs iraniens aux USA. La levée progressive des sanctions contre l’Iran suite à l’accord aurait pu débloquer les fonds libellés en dollars américains. Si un tel évènement survenait, l’Iran pourrait convertir ces dollars récupérés dans une autre devise. Inacceptable pour le système du billet vert, qui aurait pâti d’une perte de devises aussi élevée, lui qui dépend grandement de sa capacité à vendre des Bons du Trésor à l’international.

Les menaces américaines mettent à mal la stabilité de la devise iranienne avec les spéculations associées aux incertitudes de l’accord sur le nucléaire. Dans une tentative d’enrayer la chute libre de sa devise, Téhéran avait choisi en avril dernier d’imposer un taux de change fixe entre le rial et la devise US avec un taux de 42 000 rials par dollar. Celle-ci avait chuté de 6 % en une semaine et de 30 % en 6 mois par rapport au billet vert. Deux taux de change subsistent en Iran : l’officiel et celui du marché libre. Sur ce dernier, un dollar pouvait s’échanger à plus de 58 000 rials ce qui fait craindre aux autorités du pays que la spéculation sur la devise iranienne amène l’inflation. La chute du rial s’est accélérée à l’approche du 6 août, date du retour des sanctions américaines après la sortie des États-Unis de l’accord nucléaire début mai. En deux jours, le rial iranien a perdu plus de 20 % de sa valeur : un dollar américain pouvait valoir 110 000 rials.

Suite à l’Assemblée générale des Nations Unies, la n° 1 de la pseudo diplomatie européenne Federica Mogherini (haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité) a déclaré fin septembre 2018 que les signataires de l’accord ont débuté des travaux afin de créer une entité spéciale permettant de continuer à commercer avec l’Iran, tout en respectant le droit européen. Le circuit commercial alternatif donnerait les moyens à la République islamique de continuer à exporter du pétrole vers l’Europe. Une telle insubordination aurait été inimaginable sous Obama. L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne pourraient ainsi créer un Fonds commun de créances (Special purpose vehicle – SPV), une structure juridico-financière capable de titriser et d’effectuer des opérations hors bilan. Autrement dit, c’est une forme habile de troc qui pourrait donc se mettre en place pour contrecarrer l’entrave américaine : « si par exemple l’Iran vendait du pétrole à une entreprise espagnole, et qu’un fabricant allemand de machines-outils équipait une installation à Téhéran, la somme correspondant à la livraison du pétrole servirait directement à payer le fournisseur allemand ». L’Union européenne penserait également à utiliser l’euro européen au lieu du dollar américain (une logique imparable qui en étonnera plus d’un) dans le cadre de ses échanges pétroliers avec l’Iran, selon « une source diplomatique» citée par Sputnik.

Les sanctions américaines contre l’Iran donnent une assise supplémentaire à la devise chinoise yuan, car le PCC assure carrément à l’Iran ses achats de brut iranien en yuan ou contre biens de consommation comme la Russie. La Chine conçoit également un accord monétaire bilatéral rial-yuan pour augmenter le volume des échanges entre les deux pays, sans que la Maison-Blanche mette son gros nez dans ces histoires.

Étouffer économiquement le pays est l’objectif des USA, sous influence israélienne, pour sanctionner la politique régionale du régime des mollahs. Peine perdue pour ce pays qui a tenu le coup malgré des décennies d’embargo américain. Si les Yankees vont trop loin dans le chantage et empêchent l’Iran d’exporter ses hydrocarbures, menacer de fermer le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique où transite la majorité du pétrole international est un bon moyen de pression mis en avant par les autorités chiites.

Conclusion – Le dollar reste un stabilisateur, pour combien de temps encore ?

Pendant que l’empire du McDo investit dans des actions et des cryptomonnaies [cf. notre dossier sur le sujet], l’alternative par l’or et par le yuan avance. Mais certains analystes pensent que la chute du dollar amènerait à la promotion d’une monnaie mondiale, les DTS (droits de tirage spéciaux), dont la Chine est partie prenante depuis 2015. Il s’agit d’un instrument monétaire international créé par le FMI en 1969 et permettant l’avènement d’une super-monnaie mondiale unique contrôlée par des banquiers internationaux. Tout ceci pour concrétiser un système financier mondial totalitairement stabilisateur. Dans un tel cas, il ne s’agirait non plus de la fin, mais plutôt de l’aboutissement du système de Bretton Woods avec une gouvernance mondiale gérée par quelques institutions internationales. Cette thèse intègre les institutions eurasiatiques (Banque asiatique de développement [BAD], Organisation de coopération de Shanghai [OCS], etc.) en tant qu’éléments moteurs de ce nouvel ordre mondial. Dans tous les cas, le phénomène de dédollarisation est un mouvement financier qui semble inéluctable dans le monde.

Franck Pengam

Extrait de Géopolitique Profonde n°7

Résumé des scénarii monétaires

1) Chute du dollar comme devise de référence avec pour conséquence soit :

  • Une multipolarité monétaire ;
  • L’hégémonie du yuan/renminbi ;
  • Ou une monnaie internationale DTS gérée majoritairement par le FMI.

2) Maintien du dollar sous assistance respiratoire avec pour conséquence soit :

  • La continuité de l’empire atlantiste (OTAN, extraterritorialité du droit US, colonisation numérique des GAFAM, etc.) ;
  • Ou la chute lente et inexorablement spoliatrice des États-Unis.

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