Stratégie de la tension ou guerre civile ? Analyse prospective sur la longue durée.

Nous reprenons le texte de Mickaël Félicité  de l’association l’Université Réelle de Montpellier ( http://universite-reelle.com ) pour poursuivre notre réflexion sur le virage libéral-sécuritaire

Les attentats qui ont eu lieu, en France et en Allemagne, ces deux dernières années ont plongé les personnalités politiques, les observateurs et les élites médiatiques dans une crise anxiogène de grande ampleur : une guerre, dit-on, viendrait de naître en frappant à notre porte, tout en menaçant les « valeurs européennes ». En première instance, cette réaction hystérique témoigne d’une amnésie tout à fait invraisemblable de la part des hautes sphères de notre société. De toute évidence, l’Occident mène déjà une lutte sanglante contre cette entité terrorisme depuis bien longtemps. Et à ce titre, on peut dater qu’officiellement, depuis les événements du 11 septembre et l’administration de W.Bush, impulsée par l’idéologie « néo-conservatrice » présente au Pentagone, un conflit, invisible en apparence mais violent en réalité, est mené contre le danger d’un Islamisme radical par tous les pays ayant accepté de rentrer sous la direction administrative du pouvoir Américain sous l’égide de l’Otan.

Cette situation d’affrontement est un phénomène qui a structuré l’histoire du XXe siècle. L’ancien directeur adjoint de la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense, Pierre Conesa, a proposé une réflexion sur les conditions d’émergence de la rivalité politique à travers un ouvrage qui s’intitule « la fabrication de l’ennemi»1. L’objectif est d’analyser la manière dont l’Occident, au cours de son existence, a construit le rival qu’il va par ailleurs combattre pour soutenir la thèse selon laquelle la désignation de l’adversaire est toujours un choix politique, et jamais une donnée intangible. De cette manière, on doit admettre que les positions d’hostilité entre États ont bien plus de conséquences qu’elle paraissent en avoir. La fin de la Guerre froide, par exemple, est précisément ce moment où les organismes de réflexion stratégique se sont retrouvés sans opposition planétaire. La célèbre phrase d’Alexandre Arbatov prononcée en 1989, alors conseiller diplomatique de Mikhaïl Gorbatchev, semble pour le coup prendre tout son sens : « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d’ennemi ». L’effondrement de l’URSS a eu, donc, des implications très contraignantes pour la maintien de la politique extérieure américaine, même en étant son concurrent de toujours.

Cette grille de lecture correspond parfaitement aux événements qui nous touchent le plus directement ; car on constate que ce raisonnement « s’applique plus à la « guerre globale contre le terrorisme et la prolifération » qui est l’exemple même de guerre inventée par les stratèges du Pentagone. »2 Dans cette perspective, il apparaît clairement que la manière dont le phénomène « terroriste » nous est présenté est, en partie au moins, insuffisant, pour la simple est bonne raison que cette ennemi ne peut exister sans être aussi instrumentaliser, façonné, conditionné, à des fins qui n’ont aucun rapport avec lui-même. En réalité, un conflit violent a toujours été inséparable d’une propagande sans laquelle il ne pourrait se construire véritablement sur le long terme. Dans le type de guérilla contemporaine qui nous intéresse, il nous paraît tout à fait évident qu’un certain discours autour de la « menace intérieure » est totalement déficient conceptuellement et de surcroît, ne fait que servir la propagande belliciste qui est en cours. La manifestation du chaos en devenir ne peut pas se manifester ex-nihilo, s’auto-engendrant en permanence dans une quête continue, comme cela nous est présenté au quotidien dans le discours officiel. Contre cette image caricaturale, il y a des contradictions qui se devoilent tous les jours, de plus en plus nombreuses, mettant en avant des intérêts implicites, non-dits, rendant possible la situation présente.

D’un point de vue objectif, l’histoire nous a appris que la guerre secrète ou « masquée » était un phénomène incontestable3. De l’opération Northwoods dirigé contre le Cuba de F.Castro, à la stratégie de la tension conduit dans l’Italie des années 80, visant à affaiblir le parti communiste, sans oublier le coup d’état Iranien en 1979 visant à instituer un régime pro-americain, il n’y plus aucun doute quant à la possibilité de ce genre de scenario. L’ouvrage de John Perkins, « Les confessions d’un assassin financier – Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis »4 met à jour de nombreuses techniques de manipulation. D’autres encore comme Gene Sharp, fondateur de l’« Albert Einstein Institution », publie pour sa gouverne d’authentiques manuels de propagande dont «  De la Dictature à la démocratie »5 destiné à influencer les révolutions sous « Faux drapeaux » (Fase Flag), telles les dites « révolutions colorés » ou le « printemps arabes ». De ce fait, il n’est pas à exclure que de tels enchaînements de causalité ne soit mis en place pour notre situation la plus immédiate. Cependant, il semble encore difficile, dans la séquence historique qui est encore la notre, de pouvoir identifier tous les facteurs qui permettraient d’établir une analyse globale. Allons nous vers un coup d’état politique, une guerre civile, voire un conflit généralisé ? Toutes ces questions demeurerons encore en suspend à la fin de notre développement, mais il est sûr que celui ci nous permettra au moins de comprendre les enjeux véritables, au delà de la simplification médiatique, afin de nous préparer au mieux à ce qui se prépare.

  1. Stratégie de la tension

A première vue, le gouvernement n’arrive pas à maintenir la moindre logique élémentaire dans sa gestion du terrorisme. Sans revenir sous toutes les dimensions confuses, inefficaces, voire périlleuses, entreprises ou envisagées après les différentes attaques subies, il semble que deux réactions significatives doivent, particulièrement, attirer notre attention : le maintien continu de l’état d’urgence, et la réponse par de nouvelle frappe sur la Syrie.

Premièrement, à la suite du premier attentat qui à frappé la France, celui de Charlie Hebdo, le président de la république française a immédiatement réagi en invoquant la mise en place d’un état « d’exception temporaire ». Ce processus consiste à supprimer, littéralement, toutes les libertés publiques fondamentales, comme la droit de manifester, de protester, autant qu’à permettre des assignations à résidence sans justification, ou encore la fermeture de certains lieux dans l’optique d’une protection plus grande de la population. Historiquement, cette mesure fut déjà mis en place, par exemple, lors des émeutes des banlieues en 2005. D’un point de vue réaliste, il semble que les circonstances extraordinaires dans lesquelles furent jetés les dirigeants de l’État puissent rendre légitimes l’ouverture d’un débat sur le recours à de tels impératifs sécuritaires. Toutefois, au-delà de cette volonté, on a pu vite comprendre que la simple défense des citoyens s’est rapidement éloignée pour laisser place à une rhétorique qui laissait entrevoir une toute autre intention. Ce qui nous pousse dans ce sens, ce sont les innombrables dérives qui ont eu lieu : qu’on songe aux parcours balisés pour les manifestions contre la loi travail ou encore aux perquisitions arbitraires. De mème, il est tout à fait remarquable d’apprendre que « depuis le 26 novembre, 24 militants écologistes ont vu débarquer les policiers chez eux pour leur signifier leur assignation à résidence avec obligation de pointer trois fois par jour au commissariat du coin, perquisitionner leur domicile ou même les mettre en résidence surveillée. C’est le cas de Joël Domenjoud, membre du comité de soutien aux opposants à Notre Dame des landes et de l’équipe juridique de la Coalition climat qui regroupe 130 organisations de la société civile. Trois policiers sont en faction devant chez lui et surveillent ses allées et venues. »6 On voit ici se révéler une mauvaise utilisation, voire une simple récupération politicienne, qui interroge la légitimité réelle de ce recours. Se posera également, très vite, la question de la perpétuation indéfinie de cette situation politique avec les propos de Manuel Valls affirmant que l’état d’urgence pourrait être prolongé pendant 30 ans7, le temps d’éradiquer Daesh et d’anéantir le terrorisme. Cette mise en abîme montre clairement que derrière l’aspect conjoncturel de cette pratique, il y a bien une volonté plus générale d’atteindre la réalité du socle institutionnel conditionnant notre État. Dans un article intitulé « Constitutionnaliser l’état d’urgence : quel enjeu ? »8 Jean claude Paye, sociologue, auteur de la Fin de l’État de droit, montre bien que contrairement à ce que le discours public tente d’imposer dans l’opinion, les conséquences visées par la démarche du pouvoir, sont tout autre : « l’enjeu n’est pas de lutter contre le terrorisme, mais de passer d’un pouvoir issu du Peuple et placé sous son contrôle à un pouvoir discrétionnaire agissant pour le compte et au service des États-Unis. ». Cette analyse rentre directement en relation avec le paradoxe que nous avons dévoilé précédemment sur les mauvais usages de l’État d’urgence, ce qui accrédite notre refus du monologue en faveur d’un développement du contrôle de la population, émis par l’autorité en place.

Deuxièmement, on peut remarquer, dans les multiples réactions provoquées, un fait tout à fait significatif : le message qui fut envoyé à la suite de l’attentat de Nice. A 3 h 52 du matin, soit quelques heures après les événements, le 15 juillet, le président de la dignitaire de la fonction présidentielle publiait via son compte Twitter cette déclaration : « Nous allons intensifier nos frappes en Syrie et en Irak. Nous continuerons de frapper ceux qui nous menacent » #Nice (15.07.16 03:52). Dans un premier temps, on peut être intrigué par le lien directement établi entre la situation d’un pays extérieur et la réalité conjoncturelle de l’intérieur d’une autre nation sous un choc. A travers ces propos, on peut dire qu’il est stupéfiant de reléguer la faute à un autre entité politique, alors que le bon sens voudrait que l’État français lui même soit tenu responsable de ce qui se passe chez lui. En effet, même si la Syrie était véritablement un facteur d’instabilité supplémentaire, il n’en demeurerait pas moins que de nouvelles frappes ne concerneraient le problème qu’indirectement. Et puis, comment ne pas comprendre que cette réaction risquerait d’aggraver la situation, car comme le remarque Michel Onfray : « Tant que la loi du talion primera, il n’y aura ni droit, ni paix. Augmenter les frappes, c’est augmenter le risque terroriste en retour – car nulle personne sensée ne niera la liaison. »9. Mais au-delà de cette remarque d’importance primordiale : pourquoi l’occident fait-il la guerre à la Syrie ? Jusqu’en 2011 ce pays était alliés avec les Occidentaux. Il était mème reçu en France. L’année d’après, il est devenu la cible de tous les États soutenant la politique étrangère américaine dont les élites en place en Europe sont les plus soumises. Cette indice est révélateur car il montre qu’en réalité, à travers ce conflit, nous ne sommes ni plus ni moins que dans la continuité de la politique d’« ingérence »mené par l’Otan depuis la guerre d’Irak, qui a pour finalité de faire tomber tous les régimes qui ne se trouvent pas dans un rapport de soumission à l’ordre impérialiste occidental. L’ouvrage de J. Bricmont, « Impérialisme humanitaire : Droits de l’Homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ? » a clairement explicité la logique des interventions illégitime selon le droit international. Il est tout à fait clair, de cette façon, que tous les événements qui se passe en Syrie ne sont compréhensibles que dans la continuité du grand projet de remodelage du moyen orient ; dessein voulu par l’oligarchie financière Euro-Atlantiste pour ses intérêts géopolitiques. En conséquence, il est d’autant plus évident que la réaction de l’État français à la suite des événements tragiques qui ont eu lieu témoigne non seulement d’une incompétence absolue, mais surtout d’une soumission à leur maître politique, situé à Washington.

Finalement, qu’est ce que le terrorisme ? Historiquement, c’est une tactique d’emploi de la violence à des fins politiques, visant à déstabiliser et frapper massivement l’opinion publique et les États concernés. De manière générale, il peut être le fait d’individus ou de groupes non-étatiques en lutte contre un régime politique (Action directe, Bande à Badeer), mais également constituer un mode de gouvernement de la Terreur propre à l’État.10. Cela dit, les groupes politiques ordinaires ou issus de mouvances extrêmes n’ont jamais réussi en réalité à produire beaucoup d’effets politiques par le truchement de cette arme. Comme le remarque Chomsky, c’est de prime abord une « arme des puissants11 et non des faibles puisqu’on constate régulièrement autour de ces actes, une logique du « Deux poids, deux mesures », qui explique que toutes les attaques revendiquées ne peuvent prétendre avoir les mêmes réponses diplomatiques. Par l’intermédiaire de Michel Bounan et de son livre« logique du terrorisme », le courant situationniste, a particulièrement dénoncé le rôle de services intérieurs dans l’exécution de ce phénomène : « pour être crédible, cette histoire exigerait triplement et simultanément une excessive stupidité des terroristes, une incompétence extravagante des services policiers, et une folle irresponsabilité des médias. Cette invraisemblance est telle qu’il est impossible d’admettre que le terrorisme soit réellement ce qu’il prétend être. » En toute objectivité, pour être efficace le terrorisme se doit d’être avant tout un fait étatique et organisé, ce qui permet déjà à G.Débord de remarquer que « cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique. » 12. Pour étayer cette idée, on peut voir mème dans une émission de France 2, Envoyé spécial13, une enquête qui aboutit à révéler les méthodes utilisées par le FBI pour atteindre de tel objectif.

Pourquoi de tels stratagèmes ne seraient-ils pas utilisées aujourd’hui dans un tout autre but ? Les services qui rendent possibles ce type d’organisation sont-ils intérieurs, c’est à dire propres à la France, ou extérieurs, en provenance de pays étrangers?

A travers ces analyses, il est clair que la réaction de l’État n’est pas légitime, du moins incohérente, dans le message qu’elle met en avant par ailleurs. Cette première remarque en appelle une autre plus pragmatique : si des personnes radicalisées se trouvent sur notre sol, comment cela a t-il pu se produire ? A l’évidence nous vivons dans un État de droit, où la menace sur autrui est punie par la loi. Cette question est d’autant plus troublante que la France est un pays laïque où règne une forte propension à l’athéisme. Dans ce climat, on a du mal à comprendre comment une culture d’intégristes ait pu prendre racine. En général, on sait que le terreau sur lequel germe la radicalité religieuse, si bien mis en scène par Nabil Ayouch dans le film Les Chevaux de dieu, est un milieu de dénuement et de pénurie. Or, la situation française ne permet aucun parallèle avec ce contexte là, car elle n’offre mème pas au plus miséreux ce type de condition précise. Alors comment peut on l’expliquer ? Le fondamentalisme en question se revendique d’une religion précise, à savoir l’Islam. Du coup, inévitablement il est important de s’interroger sur la manière dont celle-ci s’implante en France.

Il y a, factuellement, un accroissement exponentiel de présence musulmane sur le territoire français. Les chiffres officiel énoncent qu’en 1970, il n’y avait que 100 mosquées. Aujourd’hui en 2016, il y en aurait environ plus de 2200/2500 en rajoutant les salles de prière. Et tout cela, sans tenir compte des nouvelles demandes chaque année. Cela n’empêche pourtant pas le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, de désirer en doubler le nombre14 et mème de vouloir récupérer « des églises vides » pour servir les lieux spirituels de l’Islam15. Il est difficile de dire que cette aspiration croissante de s’implanter soit directement la volonté des simples citoyens de cette confession puisque on remarque que ces directives émanent principalement d’association Étatique. En effet, il semble choquant pour une personne averti de constater l’aveu même de l’implication d’« une organisation considérée comme la vitrine des Frères musulmans », dans le développement sur le sol français de cette religion. Cette corporation a été dénoncé comme un organe de pouvoir à caractère « terroriste » voire mème criminel, par des intellectuels dont Bassam Taham16entre autres. De plus, certains ont montré la corruption lié à ce groupe au sein de la classe politique française comme Jean-Loup Izambert 17. La réalité de cette situation implique un véritable laxisme autour de cette question et il semblerait qu’il y ait en France une volonté de faire progresser le culte musulman, et, par là mème, de faire reculer le catholicisme. Cette idée est d’autant plus conséquente si on compare ces deux religions de manière proportionnelle :« En France, il y 2.500 mosquées pour 5 millions de musulmans, soit une mosquée pour 2.000 fidèles. Dans la péninsule arabique, il y a 22 églises pour 3,1 millions de chrétiens, soit une église pour 141.000 fidèles. Proportionnellement, il y a donc 70 fois plus de mosquées en France que d’églises dans la péninsule arabique. A quand de nouvelles autorisations de constructions d’églises dans la péninsule arabique ? »18

Mais comment a pu se mettre en place institutionnellement ce changement de paradigme ? Les déclarations du premier ministre M.Valls se disant favorable à l’interdiction temporaire du financement étranger des mosquées peuvent paraîtres troublantes19. Pour comprendre cette affirmation, il faut savoir que constitutionnellement la laïcité française interdit à l’État de financer les lieux de culte. De la sorte, ces derniers se trouvent obligés de chercher des aides financières chez des pays extérieurs de ceux qui les accueillent. C’est pour cette raison, par exemple, qu’Alain Minc ira jusqu’à émettre l’idée de suspendre la loi de 1905 afin que l’Etat finance les mosquées et leur construction afin d’aider l’Islam à mieux s’intégrer20. Dalil Boubakeur, quant à lui, ira jusqu’à ne pas « précisé comment ces mosquées pourraient être financées » car dit-il ce serait «  un sujet sensible alors que le gouvernement cherche à éviter leur financement par des États étrangers »21. Si on est sérieux, on est obligé d’admettre que la rapidité de cette implantation n’est possible que parce que des pays musulmans soutiennent matériellement ces projets. Pour confirmer notre propos on peut chercher à l’aide de source très officiel, comme celle de BFM TV et par la presse Mainstream22, l’origine des donateurs. On notera ceci : « c’est le cas de l’Algérie qui a versé 1,8 million d’euros en 2013 à la Grande mosquée de Paris, somme qu’elle a ensuite répartie entre les associations… Même chose avec la Grande mosquée de Lyon, où l’Arabie Saoudite a contribué à son financement, comme l’indique son recteur, Kamel Kabtane… Pour le projet de Marseille, plusieurs donateurs ont participé à sa construction. Ainsi, « l’Algérie, le Maghreb en général, l’Arabie saoudite, le Koweït et d’autres encore pourraient nous rejoindre », avait déjà souhaite en 2012 l’iman Ghoul »23. D’autres sources officielles comme le journal le Parisien nous diront encore que « strasbourg,c’est l’Arabie saoudite. A Evry, le Maroc. A Roissy-en-Brie, c’est d’Oman qu’est venu l’argent qui a subventionné en partie la mosquée. En France, 20 % des financements des 2 600 lieux de culte musulmans proviendraient de fonds étrangers ». Tout d’abord, ils faut être prudent avec ces chiffres car ils sont obligatoirement contrôlés pour provenir de sources officiels. De cette maniere, il semble qu’il soit très difficile de connaitre le degré d’implication de tel ou tel agent dans ce processus. Ensuite, on peut remarquer que personne n’ose s’interroger sur les enjeux diplomatiques derrière ces accords. Attardons nous sur l’élément le plus problématique. Qu’est ce que l’Arabie saoudite ? Une monarchie Wahhabite qui vit sur ses réserves de pétroles, exécutes, persécutes, maintien un esclavagisme, finance le terrorisme et promeut le Djihah : en un mot, selon une belle formule synthétique, c’est un « Daesh qui a réussi »24. Sans entrer dans les détails, on peut se demander comment il est juste possible que cette état puisse pactiser sans aucune réserve avec le paysage politique français ? Le livre de Pierre Pean et de Vanessa Ratignier « Une France sous influence: Quand le Qatar fait de notre pays son terrain de jeu » montre bien les enjeux auxquelles nous avons affaire. Pour des raisons géopolitiques, carriéristes, de domination financières, la classe dirigeante actuelle se vend à des pays qui ont les moyens de tenir dans leur mains les clés du marché mondial. Pour être très précis, on peut dire que de manière générale la politique française est sous influence direct des pétromonarchies du golf que sont le Quatar et l’Arabie Saoudite comme le révèle, preuve à l’appui, Philippe De Villiers dans son ouvrage « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu ». Il reste toujours très difficile de savoir le réel degré de connivence, simplement parce qu’une partie demeure cachée, mais il est sûr que sans eux l’excroissance et les modifications de l’Islam ne seraient pas possibles. Cette situation est permise simplement pour des raisons économiques car ces pays font partie des plus gros exportateurs de pétrole ce qui leur permet de soumettre la France à leurs objectifs. C’est pour cela qu’on a pu voir le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, appelé à la création d’un fonds d’investissements franco-saoudien, à l’instar du fonds créé avec la Chine «  pour encourager les investissements et protéger les intérêts économiques des deux pays», a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse.25De la mème manière, il n’est pas étonnant de constater de plus en plus d’interventions du Qatar dans la politique intérieure française, notamment par la volonté rachat de tout paris, que cela soit le football, Handball etc. scandale qui à lui seul devrait faire tomber toute l’assemblée nationale26.

Somme toute, le conflit que nous voyons se dévoiler sous nos yeux, ne serait-il pas totalement importé par des pays extérieur dans la mesure où dans leur contexte cela existe réellement alors que dans le notre cela est totalement étranger ? Tous ces éléments nous conduisent à laisser de coté, en partie au moins, son exposition médiatique qui nous est faites, pour nous interroger sur les intentions réelles qui sont à l’oeuvre. Il faudrait, pour cela, étudier l’« ensemble des pratiques et des dispositions politiques, intentionnelles ou non, qui sont habituellement refoulées dans le discours public plus qu’elles ne sont admises. »27, ce que l’ancien diplomate canadien et professeur émérite à l’université de Berkeley, Peter Dale Scott, appelle, la « Politique profonde » 28. A cet effet, quels sont les éléments qui pourraient nous permettre d’établir une certaine continuité ou logique historique ? Le journaliste et intellectuel brésilien Pepe Escobar révèle une hypothèse éclairante: « Ne vous attendez pas – écrit-il – à ce que les politicards européens établissent le lien entre les attentats et la guerre secrète menée par l’UE en Syrie – en particulier à travers l’équipement en armes de “rebelles modérés” par l’Angleterre et la France – et l’actuel retour de manivelle… Il est désormais parfaitement établi qu’une “décision délibérée” est intervenue à Washington pour laisser Daech – qui a vu le jour à Camp Bacca, une prison américaine en Irak – se développer et prospérer. L’aéroport de Bruxelles se trouvait au niveau de sécurité le plus élevé possible. Or une cellule djihadiste est parvenue à échapper pendant quatre mois à une super chasse à l’homme lancée dans Bruxelles. Une tactique de style opération Gladio – conduite par la CIA et l’Otan, comme au bon vieux temps – reste au final une solide hypothèse de travail. L’Opération Gladio avait établi un principe occidental inflexible, selon lequel tuer des innocents pour une cause plus élevée est pleinement justifié. »29 Cette proposition permettrait de rendre explicites des choses qui paraissent obscurs dans notre situation immédiate. Elle mettrait en accusation l’existence d’« un pouvoir qui ne provient pas de la Constitution, mais de sources extérieures et supérieures à celle-ci, et qui est plus puissant que l’État public. Il ne s’agit pas d’un État stricto sensu, mais d’un système informel et complexe, qui est donc aussi chaotique mais néanmoins aussi puissant qu’un système météorologique. »30. Comment pouvons nous étayer cette supposition ?

L’historien Daniele Ganser a démontré à travers son ouvrage de référence « Les armées secrètes de L’OTAN », l’existence d’un réseau américain en Europe, au cours de la guerre froide, ayant pour consigne officielle de contenir la menace soviétique. Cependant, ces bases pouvait être utilisées pour d’autres finalités moins avouable et plus plus vicieuse. En Italie, par exemple, on va voir apparaître d’une manière incompréhensible, une suite d’attaque ciblant des personnalités politiques et d’autres civils. Ce phénomène n’avait a priori rien à voir avec des quelconques intérêts extérieurs à ce pays. Cela dit, cette impression fut trompeuse. Dans un article récent de notre auteur, « la stratégie de la tension, Hier et aujourd’hui »31, on peut trouver, après coup, dans ces troubles une raison qui n’était pas explicite car, à l’évidence, « le but de ces attentats, expliqua après son arrestation Vincenzo Vinciguerra, était simple : «il s’agissait de faire en sorte que le public italien se tourne vers l’État afin de lui demander plus de sécurité. C’est la logique politique derrière tous les massacres et attentats qui demeurent impunis, car l’État ne peut pas se condamner lui-même ou se déclarer responsable de ce qui est arrivé». Et la conséquence fut très vite connu : « suite à ce crime, les dirigeants du service des renseignements militaires ainsi que des politiciens avancèrent que le «danger communiste» justifiait une augmentation des budgets militaires et une réduction des libertés civiles dans l’intérêt de la sûreté de l’État ». Cette analyse est aujourd’hui considérée comme une vérité historique, puisque « le juge Casson décida de mener l’enquête jusqu’au bout. En 1990, ayant obtenu la permission de fouiller les archives des renseignements militaires italiens, il fit une découverte sensationnelle : une armée secrète, mise sur pied après la Seconde Guerre mondiale par les renseignements militaires italiens en collaboration avec la CIA, et étroitement liée à l’OTAN, existait sous le nom de code «Gladio». On comprend aisement , avec du recul, la finalité de tout ce processus. Le but ultime de toute cette manipulation était de créer une « guerre psychologique. Comme l’indique le terme, cette forme de guerre ne s’attaque pas aux corps humains, aux chars, aux avions, aux navires, aux satellites ou aux habitations en vue de les détruire, mais aux consciences humaines, aux esprits humains ». Mais une question se pose : pourquoi un État aurait intérêt à l’existence d’une menace intérieure? « Face à un terrorisme toujours présenté comme le mal absolu, le mal en soi et pour soi, tous les autres maux, bien plus réels, passent au second plan, et surtout doivent être oubliés ; puisque la lutte contre le terrorisme coïncide avec l’intérêt commun, elle est déjà le bien général, et l’Etat qui la mène généreusement est le bien en soi et pour soi. Sans la méchanceté du diable, l’infinie bonté de Dieu ne pourrait apparaître et être appréciée comme il se doit. » La remarquable analyse de Gianfranco Sanguinetti, exposée en 1979 dans  Du Terrorisme et De L’Etat 32 reste, bien des années plus tard, d’une extraordinaire acuité. Membre de l’Internationale Situationniste auto-dissoute en 1972, cet auteur nous montre comment l’Etat et la société capitaliste tirent toujours grand profit du « phénomène » terroriste, au point d’y avoir recours si nécessaire. La force de l’imposition d’une terreur de masse consiste à déplacer les problèmes du domaine sociale vers celui de la sécurité collective. En effet, « le but, aujourd’hui encore, reste en fait toujours le même, c’est-à-dire de faire croire à toute la population, désormais intolérante ou en lutte contre cet État, qu’elle a au moins un ennemi en commun avec cet État, ennemi contre lequel l’État la protège, à condition de n’être plus remis en question par personne. »33On voit apparaître clairement la possibilité d’une méthode qui pourrait être mis en place dans une optique de gestion du corps social en période de crise.

Il ne fait guère de doute à quiconque accepte cette réalité historique que de semblables réseaux existent, encore, de nos jours. En tout cas si rien ne nous permet d’en être certain, précisément parce que cela reste du domaine du secret, aucun élément non plus ne nous prouve le contraire. Le contexte ayant changé il faut admettre, cela dit, qu’ils peuvent avoir plusieurs origines extérieures. Mais à l’évidence le seul d’entre eux qui domine quasi intégralement ce pays est belle et bien de l’autre coté de l’Atlantique, car comme le rappelle Julien Assange, « la France est tellement contrôlée par les Etats-Unis qu’elle en perd sa culture »34 avant d’ajouter qu’« il y a encore des choses que les services secrets français ignorent sur l’espionnage de la France par les Américains, y compris au sein de ses partis politiques». On pourrait caricaturer cette situation ainsi : « oui nous espionnons vos présidents, nous espionnons les fleurons de l’industrie française, nous interceptons les contrats. Mais si vous vous plaignez, nous cesserons de vous donner des renseignements. Et il y aura plus d’attaques terroristes en France. »35. Depuis la fin du mandat de Chirac, qui avait refusé d’entrer en guerre contre l’Irak, la politique française s’est se faite phagocyté dans tous les aspects majeurs de son existence que cela soit, économique, culturelle ou diplomatique. Aujourd’hui, toutes les personnalités politiques sont formés par des centres américains comme l’Américain french fondation qui a pour objectif de convertir l’idéologie des élites de ce pays à leur intérêt propre. En réalité, l’oligarchie des États unis a bien plus de pouvoir dans ce pays que toutes les institutions établies. Ils ont la capacité, par exemple, de passer outre tous les systèmes de sécurité, de contrôle censés être au profit de la population. C’est pour cela qu’en vérité tous les attaques sur le sol français passent nécessairement par les mailles de leur filet à un moment ou un autre, mème s’il est très difficile de mesurer le degré exact de leur intervention, car d’autres facteurs sont aussi en cours.

Il n’est, de surcroît, pas étonnant de voit ressurgir la rhétorique de la stratégie de la tension dans nos médias et au sein de nos représentants politiques. Comme F. Asselineau l’a bien montré, on nous explique qu’il faut restreindre encore plus les libertés publiques, de prolonger continuellement l’état d’urgence, d’apprendre aux jeunes à « s’apprêter à vivre avec le terrorisme », de créer des « camps de rétention préventifs » (c’est à dire des « camps de concentration » selon le vocabulaire des années 30), ou encore « d’armer les soldats de lance roquettes », « d’instaurer l’état de siège », et de « faire sauter l’Etat de droit », de passer outre la Constitution de la Vème République, et finalement de considérer l’état de droit comme « une argutie juridique » dont il faut s’affranchir 36. Mais au-delà de cela, on voit apparaître, dans le même moment, des dérives occasionnelles lors de contestation sociale. A propos de la lutte contre la loi travail, Pascal Cherki, député PS de Paris et frondeur ira jusqu’à dire : « Au lieu de négocier, le gouvernement joue la stratégie de la tension et le chef d’orchestre c’est le Premier ministre. S’il y a des dérapages et des débordements ce sera sa responsabilité parce qu’il n’a pas arrêté de jeter de l’huile sur le feu », a réagi. » 37De la même manière, des interdictions arbitraires sont prononcées contre des personnes critiquant les autorités, car on note que « les personnes concernées par la mesure sont interdites de séjourner le 17 mai 2016 dans le 6, 7, 14 et 15 ème arrondissement de Paris de 11h à 20h et de 18h jusqu’à 7h le lendemain dans le quartier de République, autrement dit il leur est interdit de se rendre à la manifestation de mardi contre la loi El-Khomri et à la Nuit Debout. »38. Tous ces signaux nous alertent sur le caractère malsain de processus qui est en cours et sur le risque de dégénérescence à un moment donnée.

Au moins en partie, aujourd’hui, il est devenu indéniable que les dirigeants se servent de tous les événements en cours pour de intérêts qui sont tout autre. Bien qu’ils ne maîtrisent pas tout, ce constat nous permet de dire que nous somme en train d’assister à la mise en place d’une stratégie de la tension à la française, précisément anti-souverainiste, dans un contexte de crise ingérable, voire d’effondrement économique, politique, culturel, géopolitique de très haute intensité. Le gouvernement et les instances oligarchiques qui les dirigent essaient de mettre une place, par l’intermédiaire de réseaux occultent, une situation qui rendent impossible toute contestation de leur autorité afin de pourvoir agir sans entrave. Si cela se confirme par la suite, jusqu’où cela pourra-t-il aller ?

  1. Guerre civile.

« La France est en guerre ». Ce sont les propos tenus par le chef de l’État francais devant le Congrés, le lundi 16 novembre39, après les événements tragiques qui ont frappés pour la première fois des civils sur son territoire à Paris. Cette déclaration ne peut être prise au sérieux que si elle se voit replacée dans son contexte. En vérité, un nouveau conflit majeur est déjà en cours à travers le monde, comme le remarque C. Preve dans son ouvrage La Quatrième guerre mondiale. Le début de processus se situe au cours des années 1990, au moment où les États-Unis ont voulu que leur domination s’étendit non seulement à tous les pays du Centre et de l’Est de l’Europe, mais aussi à l’ancienne Union soviétique. En rupture avec le monde monde bipolaire qui le précède, ce nouveau paradigme va edifier un système hégémonique qui : « se fonde sur une homogénéisation oligarchique et plébéienne de l’humanité entière. Au lieu de la riche coexistence de nations, peuples et classes dans le monde, on aurait une pyramide sociale unique homogénéisée, composée d’individus préventivement déracinés, puis resocialisés sur des bases consuméristes (évidemment non égalisées, mais différenciées selon les seuls degrés du pouvoir d’achat). Du moment que l’Empire américain trouve son origine dans un État… messianique et expansionniste, la destruction de toutes les autres nations du monde… doit advenir, ruinant sur un plan géopolitique leur souveraineté, ne conservant que certaines caractéristiques exotiques pour le seul marché touristique… A cette phase finale de leur existence, la langue anglaise obligatoire sera adjointe aux dialectes nationaux en voie de dépérissement… Comme catégorie politique, le peuple n’existe plus »40. Cette nouvelle orientation du monde va fait apparaître une hyperpuissance qui n’aura plus honte de prétendre construire un « nouvel ordre mondial » en l’imposant s’il le faut par différents techniques comme le Hard, le Soft ou le Smart power.

A partir de ce moment, les rapports de force entre intérêts divergents vont se construire sur le schéma d’une guerre dite « hybride », précisément, parce que nous n’aurons plus, dans ce cadre, des forces qui s’affrontent uniquement en face à face. Sans entrer dans les débats historiques sur la légitimité de ce concept41, on peut dire que celle-ci « voit se mêler la guerre dite conventionnelle (avec des armées régulières équipées d’armes de haute technologie) et la guerre dite non-conventionnelle (guérillas menées par des groupes armés irréguliers possédant un armement léger et relevant d’un niveau technologique très limité) »42. La conjonction de ces deux facteurs permet de montrer que depuis la fin de la dite « menace soviétique », la guerre peut prendre de multiples formes, ce qui va, par la suite, rendre possible l’apparition de nouveau terme pour designer cette activité. Alain Joxe, sociologue et chercheur en géopolitique, directeur d’études à l’EHESS, date ainsi la naissance du concept de guerre « asymétrique » au terme la guerre du Golfe et la liquéfaction de facto de l’URSS.43 Cette désignation a pour enjeu de mettre l’accent sur le caractère discontinu, irrégulier, des conflits en cours. Selon lui, « les stratèges américains construisent alors le concept parce qu’ils doivent renforcer, dans l’opinion publique, l’idée que la supériorité absolue peut être aussi une vulnérabilité, parce que les contestataires les plus faibles sont capables de défier le plus fort du simple fait qu’ils sont obligés, par l’asymétrie, si leur motivation est celle d’une lutte pour la survie, d’opérer de nouvelles approches stratégiques et tactiques intelligentes et astucieuses. »44. Le déplacement de la relation de rivalité entre des entités homogènes vers des luttes plus fluides, mouvantes, et indéterminés, permettra, à la suite, de définir un « axe du mal » à combattre en permanence sans localisation fixe. Ce projet est devenu véritablement explicite depuis la réponse diplomatique aux événements tragiques du 11 septembre.

On sait, par différentes déclarations et textes officiels, qu’il y a une volonté de la part des stratèges américains de déstabiliser certain pays, notamment au Moyen Orient. De cette manière, ce qui se profile à l’horizon, depuis cette prise de contrôle hégémonique sur le monde de l’empire americain, c’est « une guerre civile mondiale » ce que Pierre de Charentenay décrit comme lutte qui « oppose deux représentations politiques du monde, une conception libérale gérée par le droit d’un côté, une idéologie fondamentaliste et brutale de l’autre qui a pris des formes institutionnelles comme Aqmi, Al-Qaïda, Daech et Boko Haram. »45. Cependant, il apparaît difficile de déterminer la part de réalité de ces problèmes indépendamment de la volonté d’instrumentalisation à des fins stratégiques, puisqu’il est important de remarquer d’une part que ces troubles ne sont surtout présent qu’à la périphérie de la puissance de l’Oncle Sam. Mais d’autre part, il faut dire aussi lorsqu’un pays s’oriente sur ce chemin on peut penser qu’il est en voie anéantissement et que de fait, il ne pourra pas à la suite acquérir une force quelconque pour lutter contre une oppression quelconque. Il n’y a rien de plus efficace, en effet, que de ce type de processus pour soumettre un opposant, car entre l’état de violence incontrôlable et l’univers codifié de la guerre, ils signent l’échec de la politique, la faiblesse des institutions, voire la permanence de la barbarie humaine. La guerre civile, en tant que phénomène contemporain, est un processus réel dans certains pays mais qui, avant tout, est largement instrumentalisé par la politique impérialiste de Washington, ce qui laisse bien peu de place à l’hypothèse de l’apparition spontané de ce drame.

Pourtant, depuis quelque mois, le discours dominant a intégré de manière quasi-évidente cette continuité pour le destin de l’Europe. Le premier ministre M.Valls estime que le Front national ferait porter un risque de guerre civil sur la France46, et ce dernier lui répondant que seul lui mème était porteur d’un conflit d’une telle ampleur47. De mème on a pu voir, Patrick Calvar, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), utiliser cette expression, en dressant un constat devant les députés de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre. « Nous sommes au bord d’une guerre civile », a affirmé le patron des services de renseignements, lors de son audition48. Mais au-delà de ces simples remarques, on peut aussi constater que beaucoup d’auteur ont intégré cette hypothèse comme une des perspectives les plus envisageables pour l’avenir, que cela soit Y.Rioufol avec son livre la guerre qui arrive, Thibault de Montbrial avec son livre le sursaut ou le chaos, Alexandre Mendel La France Djihadiste ou encore Laurent Obertone avec Guérilla. Quels sont les raisons qui peuvent nous conduire dans ce sens là ?

Depuis plusieurs années, nous voyons se manifester à l’intérieur de la nation française, d’innombrables problèmes qui touchent l’ensemble du tissu culturel de la société. On peut difficilement contester qu’il y ait eu une augmentation des zones de non droit, ou plus modestement, de ce que l’on appelle plus couramment des « lieux sensibles ». Cette réalité implique nécessairement le développement ce que l’on nomme une « libanisation de la société», en référence à la séparation ethnique qu’à subit ce pays, c’est à dire à l’émergence d’un communautarisme intégral, où bientôt les lois ne sont plus les mêmes pour l’ensemble de la population. Cette situation marque le passage de ce qu’on appelle une immigration voué à l’assimilation à une immigration de peuplement. C’est en ce sens que le sociologue Christophe Guilluy, avec son livre la France Périphérique démontre que des territoires bien délimités existent et sont différenciables entre zones urbaines et zones périphériques. Cette nouvelle séparation à l’intérieur du peuple date de la politique qui a eu lieu ces trente dernières années, suite à une décision prise en faveur d’une migration totalement déconnectés des réalités humaines et sociales. L’auto-engendrement de ce phénomène ne pouvait conduire qu’à une situation d’extrême difficulté pour les populations allogènes ou indigènes qui n’ont jamais eu leur mot à dire sur l’ensemble de ces choix politiques. Alors pourquoi cela s’est il produit ?

Objectivement, c’est, tout d’abord, pour des raisons de compétitivité économique. Pierre Gattaz, le patron du MEDEF, signe dans les colonnes du Monde, une tribune intitulée : «les migrants sont un atout pour la France». Ce qui lui permettra de dire, par la suite, que leur « accueil décent… est un impératif moral, mais c’est également une occasion économique à saisir».49Dans cette déclaration, on voit bien apparaître le lien entre les migrations excessives et les impératifs du marché, jonction qui fait le cœur de toute l’idéologie imposée depuis ces dernières années. On se souvient, par exemple, du président Pompidou avouant peu avant sa mort qu’il avait ouvert les vannes de l’immigration en France à la demande des grands patrons, désireux de pouvoir bénéficier d’une main d’œuvre nombreuse, docile et bon marché, et d’une réserve quasi inépuisable à même de réduire les ardeurs revendicatrices des travailleurs français souvent organisés. On peut écouter, par ailleurs, les déclarations de Francois Bouyges50 qui suivent cette même logique. Ainsi, pour ajuster notre propos on peut se référer à un rapport dit officiel, montrant pour la première fois les véritables enjeux de cette question. Celui ci date de 2009, et émane du Conseil d’Analyse Économique (CAE). Cette agence est un organe placé auprès du Premier ministre, peu réputé pour son caractère subversif dans la mesure où il regroupe tout le gratin des économistes contemporains, ceux que les télévisions et les journaux acceptent lors d’interview.51 Ce dernier montre très clairement que l’immigration est d’abord vu comme un opportunité économique pour les grands possédants puisque cela leur permet de jouer sur la compétition des salaires de leur employés. L’idée est simple : plus on accroît la masse des demandeurs d’emplois plus on peut faire basculer le rapport de force en faveur des employeurs. Autrement dit, plus il y a demande d’emploi moins le travail effectué vaudra cher, et donc il sera plus facile de ne pas augmenter la rémunération des ouvriers, voire mème de l’abaisser, dans le but de faire un maximum de marge supplémentaire et ainsi être compétitif sur le marché mondial. De ce point de vue, on comprend pourquoi toutes les instances du grand capital comme les rapports de la Commission européenne, du Medef ou du Business Europe (le Medef européen) n’ont eu de cesse depuis plusieurs décennies d’en appeler à « toujours plus » de mouvement de population. En 2008, le célèbre rapport Attali, commandé par Nicolas Sarkozy, dressait un tableau de plus de 300 mesures d’inspiration très libérale, parmi lesquelles figuraient l’accélération de l’immigration. Il faut bien comprendre que pour toutes ces personnes, ce phénomène est en réalité la porte ouverte vers un nouveau marché d’esclaves, ce qui nous permet dire que la défense de l’ouverture des frontières est lié uniquement à des intérêts capitalistes et fait donc partie des volontés de la droite patronale et jamais des peuples. Cela dit, on sait aussi que ces grandes migrations peuvent dépasser ce cadre financier et qu’elles pourraient potentiellement être totalement pilotées par les dirigeants de l’oligarchie comme Soros, le dirigeant de l’Open society, qui valorise un monde à l’image du livre la société ouverte de Karl Popper, son maître à l’université. Sans entrer dans les détails, il est évident que pour des raisons géopolitiques, des manœuvres peuvent être organisées pour des visions stratégiques plus globales.

On remarque, en plus, que ces politiques ont pris naissance au cours des années 70/80 et que depuis aucune voix, ni aucune force politique n’a réussi à dénoncer ce mécanisme pervers. A tel point que cette situation a attend des records qui se sont traduits par une augmentation sans précédent de la part de la population allogène, soit 11,7 millions en 2009 (cette estimation effectuée par l’INSEE ne comprend que deux générations : immigrés et enfants d’au moins un parent immigré) et 19% de la population totale. Chaque année un afflux toujours supplémentaire ne pouvaient aboutir qu’à un certain moment à une impasse civilisationnelle. En effet, l’humanité ne peut se mélanger à tout va sans prealablement fixer des conditions de vie commune. Derrière cette idée, on nous vend l’idéal impossible d’un métissage infini, qui n’est que pure mythe véhiculé par tous les partisans du processus de mondialisation comme, Carlos Gone, le grand entrepreneur, qui a écrit un livre avec pour titre « un citoyen du monde » se décrivant comme un homme apatride ; et de même qu’Alain Minc quant à lui faisant un plaidoyer du « français de tant de souche » dans un livre éponyme ; sans compter J. Attali faisant l’apologie du nomade dans tous ses livres. Or, de la sorte, on a totalement oublié que « l’octroi des papiers d’identité français devait obligatoirement correspondre à la réussite du processus d’intégration culturelle qui se matérialise par l’assimilation. »52Ce que cette perspective mondialiste nie, c’est que chaque civilisation passe par une unité culturelle qui lui permet de pouvoir perdurer dans le temps et de créer une stabilité sociale. C’est pour cette raison que l’immigration était toujours pensé, auparavant, en rapport à l’assimilation des règles du pays accueillant. A l’heure actuelle nous sommes dans une impasse car « l’assimilation devient impossible pour deux raisons : d’une part, du fait de la séparation entre populations natives et populations immigrées qui a été étudiée par Christophe Guilluy (Fractures françaises, François Bourrin éditeur, 2012) et, d’autre part, du fait de la politique d’intégration mise en œuvre par l’oligarchie européenne. Les élites comptaient sur le brassage des populations natives et immigrées au sein des classes sociales les moins favorisées pour assurer l’assimilation des nouveaux venus ; ces dernières avaient donc la charge de régler l’énorme problème posé par l’arrivée de ces masses étrangères à notre culture, tout en étant systématiquement dénigrées par des élites qui valorisent l’Autre et méprisent leur culture et leur histoire ; la réaction des natifs, totalement imprévue, a consisté à se séparer en fuyant dans les zones péri-urbaines, loin des immigrés. De ce fait, l’assimilation devient impossible et ce d’autant plus que la politique d’intégration imposée par l’Union européenne va dans le sens d’une valorisation des cultures des immigrés. »53En conséquence, il semble qu’on l’on puisse dire que la France a mené une double politique ces dernières années. D’un coté, une ouverture absolue de ses frontières et de l’autre un rejet total de toute forme d’assimilation de l’étranger. Ce double choix conduit inévitablement à une catastrophe sociale à court terme placé sous la perspective d’un chaos démographique.

Somme toute, on peut dire maintenant, à notre époque, que les contours de l’extérieur et de l’intérieur de notre société sont devenus de plus en plus flous et que de cette manière, une « guerre civile » devient, « potentiellement au moins, une menace » car plus personne n’est plus aujourd’hui sûr de rien : ni de sa propre identité, ni de celle des autres, comme le note Eric Werner dans son ouvrage l’Avant guerre civile. Ce qui nous conduit sur ce chemin, c’est le constat selon lequel les frontières inter-étatiques sont amenés à disparaître toujours d’avantage et que les organisations mondialistes quant à elle prospèrent de mieux en mieux. Et de fait, des nouvelles frontières intra-étatiques apparaissent comme celle de l’ethnies, de la langues parlées, ou encore de la religion etc. et conduisent à des antagonismes qui été auparavant été résorbé par le bon fonctionnement des institutions. De cette façon, l’État se délitant indéniablement, il devient de plus en plus incapable d’empêcher que ces antagonismes ne dégénèrent. De la sorte, les sécurités intérieures et extérieures tendent de plus en plus à se confondre, c’est-à-dire que tout le monde se sent le devoir de faire le travail de la police et de l’armée. C’est ainsi cette situation qui appelle le plus clairement à la possibilité d’un conflit interne entre dans années à venir car comme le remarque Y. Rioufol, « Il peut y avoir une guerre civile, si l’État est faible et si cela pousse certaines individualités à l’autodéfense, à l’autoprotection. Il y a aussi le deuxième risque de guerre civile: que l’État lui-même se décide à prendre les armes face à un ennemi intérieur qui porte la nationalité française. Ces deux hypothèses de guerre civile sont à examiner aujourd’hui. Je ne dis pas qu’elles sont imminentes, mais en tout cas la première, celle d’une irritation d’une partie de la population, est à prendre en compte. »54. Nous comprenons alors que la situation de notre société se trouve très mal en point.

A l’heure actuelle, il est évident que certains lieux se trouvent comme des cocotes minutes, prêt à exploser à tout moment, et que l’afflux de migrant risque de devenir un enjeu de tout premier plan. Certains annoncent déjà que ce déferlement est peut être la bombe ultime qui pourrait lancer des troubles très profonds et irréversibles à travers l’Europe. Un CRS dans son journal explique exactement cette situation dans les événements qui touche Calais depuis un petit moment. Il décrit son intervention comme un réel combat à mort : « L’évacuation des gravats n’étant pas terminée, je reste sur le point fort, ce qui semble leur poser un problème quand tout à coup, venant de droite à l’entrée du camp, des projectiles sont lancés vers nous pendant que d’autres assaillants tentent de se rapprocher. Une vraie stratégie de guérilla. »55 Mais ceci étant dit, si nous prenons de la distance par rapport à ce contexte présent que nous enseigne l’Histoire? On se rend compte que les causes d’une guerre civile sont multiples. On peut trouver quatre grands types d’éléments déclencheurs : les différends territoriaux, les conflits ethniques, les antagonismes religieux, les crises socio-économiques56. Souvent, d’ailleurs, certains de ces éléments se conjuguent entre eux lorsque le conflit éclate. Il est important de dire que la gravité de la situation de la France en 2016 présentes ces quatre données dans notre société. Mais, cela dit, un conflit intérieur ne se développe pas non plus n’importe comment. Il faut pour cela que des moyens matériels puissent être mis en place. A ce niveau où en sommes nous ?

Tout d’abord, en prenant du recul nous pouvons dire sans hésiter qu’une guerre civile, malgré l’évidente diversité de son contexte, se caractérise toujours de la perte, par l’État, du « monopole de la violence légitime », conduisant inévitablement à l’affrontement entre groupes armés issus d’un même territoire.57 Ce constat reviendrait à dire que les corps intermédiaire comme l’armée, la police, ne sont plus capable de pouvoir intervenir sur l’ensemble du pays. A ce moment là effectivement, la réalité sociale peut basculer. Cela dit, rien ne prouve encore que nous en sommes à ce niveau là. A l’heure actuelle les États disposent de forces de répression assez efficaces pour maintenir les menaces à un niveau tout à fait supportable pour l’ensemble des citoyens.58 Pour arriver à ce effondrement, il faudrait réellement penser une situation économique désastreuse dans laquelle les forces de l’ordre ne puissent plus être maintenu en place. Ou encore, il serait nécessaire d’émettre l’hypothèse que certaines fractions de la population puisse prendre à revers par le nombre ou par la force les entités de défense qui assurent la sécurité intérieure. Dans ces deux cas de figure, on peut avancer pour l’instant que la réalité de la situation sociale française ne permet pas dire que ces éléments peuvent être réunis.

Ensuite, il se pose des questions d’un point de vu pratique et materiel. Comme le remarque C. Harbulot dans un article intitulé De la Guerre civile59, les acteurs de ce genre de conflit ont besoin d’une certaine logistique pour être réellement efficaces. Or, pour le moment, « tirer sur des civils désarmés avec des armes de guerre est une démarche qui peut être conduite de manière très basique. Les crimes de masse commis aux Etats-Unis par des citoyens contre d’autres citoyens ont démontré leur efficacité. Ces individus ne disposaient pas d’une structure de soutien et agissaient la plupart du temps en solitaire. Le décryptage de l’organisation des attentats de 2015 met en évidence les limites de leur logistique, en particulier lors des attentats du 13 novembre. Les auteurs de cette série d’attentats n’avaient qu’une base de repli crédible en Belgique. ». De la même manière, « les forces combattantes sur le terrain hexagonal peuvent au mieux faire un mouvement d’éclat en attaquant plusieurs cibles en même temps ou en essayant de monter en gamme dans le type de cible choisie. En revanche ces cellules (et le mot n’est pas forcément le plus adapté à leur mode de fonctionnement) ne disposent pas d’un soutien de masse majoritaire dans la population d’origine immigrée. » On comprend qu’à ce niveau les moyens dits matériels demeurent tout à fait déterminant dans le prolongement de toute ces attaques. Si on pousse notre logique jusqu’au bout, on remarque que la violence qu’engendre ce phénomène suppose une grande capacité d’action. Encore une fois, nous ne sommes pas encore proche de cette situation. Car, même si tous les ingrédients nécessaires à l’émergence de troubles profonds seraient mis bout à bout, il n’en demeure pas moins que le plus important d’entre eux n’est pas encore présent à grande échelle sur notre territoire, à savoir les Armes60. Prenons, par exemple, la guerre de Sécession aux Etats-Unis, de 1860 à 1865, fut une authentique guerre civile. Il y eut environ 600 000 morts. Mais on a pu y voir la première mitrailleuse mise au point en 1861. Avec quelles armes une guerre civile en France pourrait elle voir le jour ? Celles des particuliers comme les chasseurs ? La situation dans l’hexagone n’a rien à voir avec un pays où on peut trafiquer des fusils sophistiqués à tout va, où une constitution autorise cela comme de l’autre coté de l’Atlantique. De fait, le caractère dérisoire sur long terme de ce type d’armement ne permet pas de dire que nous sommes pas encore à la veille de genre de processus.

Finalement, le type de lutte qui pourrait se mettre en place aurait pour fondement, avant tout, un conflit religieux. Or, cette perspective n’est pas évidente à situer. Pour l’instant il n’y a pas deux camps qui s’opposent objectivement. D’une part, la majorité des musulmans de l’Hexagone se mettent en opposition de tout ce qui se passe. D’autre part, l’Église répond à la violence par l’Évangile, non par un appel à la contre-attaque. Dans l’État actuel des choses, la guerre est unilatérale, car il n’y a pas deux protagonistes opposées pour que quelque chose éclate. On sait que l’Europe a déjà connu des groupes mettant l’assassinat au service de leur idéologie (Action Directe, bande à Baader, etc.) : ils ont tous échoué, parce que la population ne les a pas soutenus; est-il utile de faire basculer les musulmans de France dans le salafisme, pour que les djihadistes s’y retrouvent comme « un poisson dans l’eau » – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ?61. Le livre de E. Todd le rendez des civilisations montre très bien qu’à l’heure actuelle aucun conflit de culture n’est à l’ordre du jour, ce qui fait dire à juste titre à Jean luc Melenchon qu’il ne faut pas entrer dans cette perspective, en refusant « la logique du choc des civilisations »62. On dirait que pour l’instant « La situation actuelle est celle d’un mouvement, religieux et politique, qui décide d’attaquer un certain nombre de pays occidentaux. Dans quel objectif ? Celui de rallier à leur idéologie le plus grand nombre possible de personnes d’origine musulmane. Même si le nombre de « radicalisés » augmente, ça ne représente qu’une infime partie de la population musulmane. Comment en rallier davantage ? Peut-être en tendant à la population française le piège qui consiste à favoriser cette montée aux extrêmes qui verraient les actes antimusulmans augmenter. »63 A travers, ces propos le sociologue, Jean Yves Camus, montre que dans notre état présent, il n’y a pas encore d’éléments vraiment décisif pour parler d’une possible mise en abîme de notre société. Que peut on en penser ?

N’y aurait il pas un peu d’irresponsabilité dans les propos de ceux qui pensent qu’une guerre civile nous est promise ? Le danger ne consisterait-il pas a faire advenir un événement en le prophétisant ? On peut même se demander, si les personnes qui évoquent ad nauseam des troubles intérieurs ne serait pas ce qu’ils veulent in fine ? Car, ce n’est pas parce qu’en fait, il y a d’énormes problèmes, que l’on puisse conclure en droit que cela va arriver nécessairement. Cette erreur est dramatique car elle peut conduire sur le chemin de la fatalité, des choses qui pourraient être évitée. Aujourd’hui, comme le remarque Roland Gori, « tout crime, tout meurtre qui pourrait être « marqué » par un signe d’appartenance communautaire, se voit recyclé comme « combustible » made in Daesh. Cela fait partie de la stratégie de ce groupe et de sa propagande. Nous risquons de valider leur campagne de terreur en donnant une unité et une consistance à des myriades d’actions plus ou moins inspirées par le terrorisme djihadiste. » 64 La volonté de Daech consiste à dresser tous les Français non-musulmans contre les musulmans vivant en France, de façon à ce que ceux-ci, en réaction, se radicalisent, et à provoquer ainsi un climat de guerre civile : pourquoi donc se mettre au service de leur stratégie ? Il faut comprendre, en plus, comme le remarque G. Chaliand, que dans ce climat apocalyptique, « les médias nous pourrissent la vie avec leur audimat. Ils rendent service à Daech ; ils font leur propagande : si je relaie six fois un crime de guerre de l’ennemi, je lui rends cinq fois service. C’est la société du spectacle. C’est minable. Mais, non, contrairement à ce que raconte Hollande, nous ne sommes pas en guerre : une guerre, ce serait comme ça tous les jours ; on est dans une situation conflictuelle. »65. Pour l’instant on pourra presque en conclure que « le terrorisme islamiste n’aura, avec le recul, pas plus d’incidence sur l’Histoire que les attentats anarchistes du XIXe siècle.66. Toutefois nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, mais on est forcé de constater que dans l’ordre des choses, il n’y a pas d’urgence particulière à ce niveau.

Objectivement, un conflit interne existe lorsqu’au sein d’un État, une lutte armée oppose les forces armées régulières à des groupes armés identifiables, ou des groupes armés entre eux, dans des combats dont l’intensité se prolonge dans le temps, dépassant ainsi la simple révolte ou l’insurrection. Si on se réfère à tous les troubles qui se sont formés sur l’opposition entre groupe armé sur le même sol, on est obligé de constater que ce n’est pas notre situation première. Lorsque des groupes qui se manifestent à coup d’attentats, cela n’a rien à voir avec une guerre civile, et loin de là. En vérité, il se développerait en ce moment ce que l’on peut appeler « une guerre moléculaire » ou encore une lutte interne généralisée entre groupe atomisés. Le principe qui anime ce mouvement, théorisé par Enzenberger, consiste à étendre la violence de manière épidermique entre des groupes qui ne maîtrisent plus leurs affrontements. De la sorte, il n’y a ni objectifs, ni projets, ni programme. On se bat dans une absence de conviction précise dans les actes. La terreur s’est atomisée et privatisée et la violence est purement et simplement celle de l’autodestruction67. Et le plus terrible dans tout cela, c’est justement qu’il n’y ait pas de chaînes de commandement à briser, pas d’opérations de renseignements à lancer pour prévenir de tels actes, pas de bombardements qui nous permettraient de répliquer68. Si, avec Ben Laden et Al-Qaida nous avions forgé le concept de “guerre asymétrique” – une ou plusieurs armées contre un réseau de cellules terroristes –, aujourd’hui le scénario est plus insaisissable encore. C’est celui d’une “guerre civile moléculaire” entre nous, perpétrée par des individus qui ont trouvé dans l’islam une voie vers la radicalisation, le nihilisme, la destruction.

Il ne faut pas avoir peur de dire que cette guerre est un effet de l’immigration planétaire de masse, telle qu’elle s’est développée en Europe depuis une quarantaine d’années. Ce phénomène est voulu et encouragé par les dirigeants pour diverses raisons. Il a permis de casser le corps social et de le réduire en morceaux infimes, comme des molécules. Cette guerre est vaporeuse, car elle épouse toutes les formes diverses et variées de la criminalité quotidiennes. On peut dire que si un jour il se développe un véritable la guerre civile, celle-ci ne sera pas un événement propre à la situation française. Elle sera au moins en partie impulsé par des pays extérieur, car il existe bien d’autres contexte beaucoup plus dangereux que le notre dans lequel ce genre d’événement ne prend quasiment aucune ampleur. La guerre civile ne nous est pas promise et elle ne sera pas une fatalité si elle arrive, car les véritables acteurs de ce processus seront toujours potentiellement réversible. Il ne faut pas oublier que la cause majeure de cette situation reste la logique du profit car comme cette phrase de Michel Clouscard nous le rappelle « le Capital amènera la guerre civile chez les pauvres ».

Toutes ces précautions nous conduisent, tout de même, à admettre aussi que la guerre peut devenir une réalité au bout d’un certain moment. Si le gouvernement continue indéfiniment sur cette route, il est indéniable que notre sort puisse ressembler aux événements qui se passes au Moyen Orient depuis des années. En dernière instance la France pourrait sombrer dans un chaos qui pourrait ressembler à celui de la Syrie. C’est au fond ce que nous promettent toutes les directives politiques que nous voyons se mettre en place petit à petit. Mais malgré toutes les volontés les plus farouches, il n’en demeure pas moins qu’il leur faudra plus de temps que dans n’importe qu’elle autre pays car il est évident que la France reste une puissance mondiale qui conserve une structure interne par son histoire notamment que n’importe quel autre pays ne peut prétendre.

  1. Vers une sortie de crise ?

Pendant la guerre froide, toute la politique extérieure américaine était dépendante du rapport conflictuel entretenu avec l’URSS. Toutes les dérives et choix politiques, du maccarthysme aux interventions militaires, économiques, et diplomatiques, que cela soit au Vietnam, en Europe (plan Marschall), ou en Amérique Latine, n’avaient de sens que pour se protéger de la menace potentielle que pouvait se représenter à leur yeux le déploiement du système communiste. Cette stratégie est directement issue de la géopolitique anglo-saxone qui a pour but la conquête de ce que Mackinder appelle le « Heartland », repris par Z. Brezinski dans son livre Le Grand échiquier, à savoir cette partie du monde qui comprend une grande partie de la Russie, de l’Asie, et de l’Europe de l’Est. A travers cette vision stratégique, N. Spykman, quant à lui, ajoutera à cette première théorie, l’importance du contrôle du « Rimland », littéralement le « Pays au Bord » qui va influencer toute la politique de containment appliqué partout où la puissance de l’Oncle Sam pouvait se matérialiser. Nous avons ici finalement, le cœur de la politique globale américaine sur l’ensemble du siècle qui vient de s’achever. De cette manière, aujourd’hui on sait de plus en plus que cette menace soviétique était un pur « mythe » construit a priori. L’historienne Annie Lacroix Riz a réussi à montrer que cet objectif avait pour finalité de soumettre les autres pays à eux : « les peuples intéressés, qu’il fallait convaincre du bien-fondé des initiatives »occidentales », comprendraient en effet bien mieux les choses si le repoussoir devenait un élément explicatif : la quête du pétrole du Moyen-Orient – contre Londres bien plus que contre Moscou – se transforma en croisade pour libérer les peuples asservis ou mis en péril par les dictateurs bolcheviques (cas de figure du lancement gréco-turc de la « Doctrine Truman ») ; l’intégration du marché européen, à la taille des capitaux américains et dominé par une Allemagne prioritairement reconstruite fut mué en combat contre le noir projet soviétique de saborder le « Plan Marshall » et de réduire les peuples ouest-européens à la misère et au désespoir – liste non limitative des possibilités offertes par l’usage de l’épouvantail »69

Au moment de l’affaiblissement de l’union soviétique, l’ennemi de toujours se devait d’être complété, voire remplacé sur le long terme, par un autre pour continuer sur la lancer les mêmes objectifs de domination impériale sur le reste du monde. Ainsi, Al Qaeda70 fut crée par les dirigeants américain, sous l’administration Reagan71, précisément le 27 mars 1985 par la Directive de la sécurité nationale n°166, soit 4 ans avant l’effondrement du mur de Berlin. Cette information, est sous entendu dans les mémoires de Brzezinski, From the Shadow, qui aurait conseillé à Carter, président de 1977 à 1981, d’aider la résistance musulmane de droite contre le gouvernement laïque de gauche en Afghanistan afin de « provoquer une intervention militaire soviétique » et d’entraîner l’URSS dans un bourbier de type Vietnamien72. De plus, Hillary Clinton a rendu cette hypothèse de notoriété publique en la confirmant explicitement en personne dans des vidéos rendus publiques. On peut ajouter à cela que de nombreux articles73 ultérieurs publiés sous le titre «« Des fonds de la CIA ont servi à financer Al-Qaida »  dans la presse grand public vont dans ce sens. Le rôle essentiel de ce nouvel ennemi va se trouver être la justification des interventions au Moyen Orient, lieu de conquête en ressources combustibles. Plus tard, après cette première création, qui ne servait qu’a recruter des combattants principalement, il fut mis sur pieds l’ « État » dit « Islamique » pour servir de véritable base d’organisation pour des futurs attentats terroristes notamment en priorité contre la Russie et la Chine. Sa naissance va avoir lieu, le 29 juin 2014, soit juste après les deux échecs militaires syrien et ukrainien repoussé par la Russie. En réalité, l’émergence de ce mouvement marque l’aveu d’une impuissance plus générale dans leur conquête territoriale et en ce sens, il est peut être leur dernière carte à jouer sur l’échiquier géopolitique. Si on se réfère au livre d’Hillary Clinton,  Le temps des décisions  (Hard Choices), celle-ci affirme que c’est bien l’administration américaine qui a créé DAESH dans le but de procéder à un nouveau « partage » dans la région du Moyen-Orient, déclarant qu’une coordination a eu lieu à ce sujet entre Washington et les Frères musulmans pour créer cet «monstre» dans le Sinaa74. Pour compléter ces informations on peut aussi mettre en avant les révélations de Wikileaks : « Selon Julian Assange, lorsque Hillary Clinton était secrétaire d’Etat, le gouvernement américain aurait utilisé une Libye en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 comme «corridor» pour acheminer des armes aux djihadistes syriens qui combattaient le régime de Bachar el-Assad. »75. De plus, elle aurait encouragé la vente d’arme à L’EI.76. On peut ajouter à cela de nombreuses autres sources assurant que Daesh a été créée par les Américains, en relation plus ou moins étroite avec Israël, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. Ces affirmations pourraient semble gratuites mais il circule de plus en plus d’accusations de la part de beaucoup de personne, dont Donalt Trump,

Par ailleurs, des personnes plus directement affiliés à la logistique militaire ont pu confirmer ces déclarations. On sait que l’ancien directeur de la DIA ou Defense Intelligence Agency ( Agence du renseignement de la défense) , une des agences du renseignement des États unis qui fonctionne sous la juridiction du département de la défense, Michael Flynn a confirmé sur Al Jazeera, que non seulement il avait étudié le soutien de l’Occident à l’Etat islamique en Syrie quand il est venu sur son bureau en 2012, mais aussi que l’apparition des djihadistes radicaux contre le régime syrien était «une décision délibérée. Les politiques qui ont conduit ne sont pas simplement le résultat de l’ignorance ou à la recherche dans l’autre sens, mais le résultat de prise de décision consciente. En lisant un rapport de 2012 de la DIA déclassifié on peut découvrir ceci : « il y a la possibilité d’établir une principauté salafiste déclarée ou non en Syrie orientale, ce qui est exactement ce que les pouvoirs de soutien à la opposition veulent, afin d’isoler le régime syrien « . D’autres personnes encore, comme le Général Wesley Clark qui est l’ancien dirigeant du Commandement Européen des États-Unis, qui comprend toutes les activités militaires étasuniennes dans les 89 pays et territoires en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient.77Ce dernier a déclaré à CNN que l’Émirat islamique (dit « Daesh ») avait été « créé par nos amis et nos alliés pour vaincre le Hezbollah ». Le général Clark mettait ainsi clairement en cause la responsabilité d’Israël. Pour résumer cette situation, on peut donner la parole à Vincent Desportes, Général de division, professeur associé à Sciences Po Paris, lors d’une audition le 17 décembre 2014 en vue du débat en séance publique sur la prolongation de l’opération Chammal en Irak, en application de l’article 35 de la Constitution : « Quel est le docteur Frankenstein qui a créé ce monstre ? Affirmons-le clairement, parce que cela a des conséquences : ce sont les États-Unis. Par intérêt politique à court terme, d’autres acteurs – dont certains s’affichent en amis de l’Occident – d’autres acteurs donc, par complaisance ou par volonté délibérée, ont contribué à cette construction et à son renforcement. Mais les premiers responsables sont les États-Unis. Ce mouvement, à la très forte capacité d’attraction et de diffusion de violence, est en expansion. Il est puissant, même s’il est marqué de profondes vulnérabilités. Il est puissant mais il sera détruit. C’est sûr. Il n’a pas d’autre vocation que de disparaître »78. Toutes ces révélations s’ajoutent à toutes les aides logistiques, matérielles, économiques qui sont transmises tous les jours aux combattants. Mais il faut bien comprendre une chose : bien qu’ils en soient les premiers créateurs, ils ne dirigent pas tout. Ils se servent du terreau initial pour l’orienter et le conduire à leur guise. Il lui permettre de perdurer, de se construire, mais cela dit, il existe aussi un fonctionnement autonome de ces groupes. Et c’est bien pour cela que tout semble confus, et qu’en apparence tout soit dans une logique immanente. Comme le remarque Mohamed Hassan dans son livre Djihad Made in USA, « la seule distinction valable pour les Etats-Unis consiste à différencier les terroristes qui travaillent pour eux et ceux qui poursuivent leurs propres intérêts. Washington n’a pas de problème avec les combattant qui égorgent des enfants, arrachent le cœur de leurs victimes ou jouent au foot avec la tête de leurs ennemis. Pour autant que ces combattants se limitent à combattre l’armée syrienne sans contrarier les intérêts US.»79

Ainsi, cet arme pourra être utiliser de différentes manières. Il suffira juste aux stratèges, qui se servent de cet instrument de terreur, de l’infiltrer partout où ils en ont envie afin de s’en servir au moment voulu comme par exemple pour déstabiliser l’Europe par la création d’une « cinquième colonne » Islamiste dans les banlieues. C’est pour cette raison qu’il y a un laxisme intégral à l’intérieur des pays dans le développement des idées intégristes. Guylain Chevrier, membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’Intégration entre 2010-2013, formateur en travail social et chargé d’enseignement à l’université, docteur en histoire, note la contradiction suivante : « On s’étonnera que le salafisme, qui prône le retour au mode de vie du prophète, qui pratiquent la polygamie interdite par la loi, une inégalité entre hommes et femmes qui va jusqu’à effacer l’identité de ces dernières, imposant le voile intégrale et le retrait total de notre société, de façon discriminatoire, rejette la République en bloc et avec elle-même la musique… ne soit pas interdit sur notre territoire »80. Dans ce cas particulier, la France est un terrain de jeu où on laisse implicitement le chemin ouvert à ses forces là sans qu’aucune résistance ne soit possible. On permet indirectement à ces groupes de s’institutionnaliser tranquillement, comme « la Seine-Saint-Denis, on le sait, est un de ces départements où on peut rencontrer des mosquées où le salafisme prolifère voire, où on se réclame ouvertement de l’État islamique. Un cadre qui peut être ressenti par des radicaux comme un milieu particulièrement favorable comme base d’organisation et de repli, de mise à l’abri, sans attirer l’attention »81. En ce sens, on ne peut plus nier la caractère catastrophique de cette réalité car « ceux qui ouvertement se réclament de l’État islamique sont certes repérés comme minoritaires, mais leur prêches s’inscrivent dans un mouvement bien plus marge. Les 150 mosquées radicales (chiffre du ministère de l’intérieur) qui en France appellent à la haine, se rejoignent dans des exhortations qui fondent la violence djihadiste. Ils jouissent d’une écoute, sans jamais avoir provoqué des dénonciations ciblées et publiques de la part des autres religieux musulmans, montrant qu’ils jouissent d’une impunité dans leur propre champ d’action religieux et dans des quartiers, et même bien au-delà. ». Cette radicalisation des mosquées n’a pu se faire qu’avec l’aide des proches alliés de l’Impérialisme US que sont les wahhabites saoudiens et les frères musulmans.

Il est évident alors que l’on puisse dire qu’il y ait une implantation de plus en plus forte d’un Islamisme radical. Houellebecq n’a pas eu tort lorsque qu’il a fait l’hypothèse dans son dernier roman, Soumission, de la possibilité de la prise de pouvoir par un parti musulman dans l’avenir. Cette idée peut sembler saugrenue mais au vu de l’expansion de cette religion au sein de la société civile française on peut se demander comment cela a-t-il pu se produire ? Wikileaks a permis de lever le voile sur ce qui devrait être une évidence : les Américains sont clairement engagés dans une stratégie d’influence de vaste ampleur vis-à-vis des minorités en France.82Tel est, surtout, le constat auquel on parvient à la lecture du rapport de l’actuel ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Rivkin, envoyé le 19 janvier 2010 au Secrétariat d’Etat américain,83 dont on peut résumer la finalité de manière diverse84. Premièrement, il s’agit promouvoir la diversité, le respect des différences culturelles, la réussite pour tous. Deuxièmement, d’améliorer l’image des Etats-Unis auprès des jeunes musulmans en raison des guerres en Irak et en Afghanistan. Troisièmement, de développer un réseau d’influence américaine constitué des jeunes d’avenir issus des banlieues, amplifier les failles de la société française, affaiblir le rôle moral tenu par la France auprès des autres nations, surtout depuis son opposition à la guerre en Irak, et dernièrement, de saper l’exemplarité de la culture française basée sur la triple dimension de l’universalité, de la grandeur et de l’élitisme ; une culture qui reste une référence pour de nombreux étudiants, intellectuels, artistes, écrivains et autres créateurs à l’étranger. On comprendra alors que le président du Collectif contre l’islamophobie en France qui a pour objectif est de lutter contre tout type de rejet, discrimination ou violence à l’encontre de personnes au vu de leur appartenance réelle ou supposée à l’Islam, peut se permettre de dire : « Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? Personne dans ce pays n’a le droit de nous enlever ça. Personne n’a le droit de nous nier cet espoir-là. De nous nier le droit d’espérer dans une société globale fidèle à l’islam. Personne n’a le droit dans ce pays de définir pour nous ce qu’est l’identité française »85

L’intellectuel Algérien, Bouelem Sansal, a vécu ce qu’on appelle la « décennie noire » de son pays, c’est à dire les années de guerre civile entraîné par des conflits avec des fondamentalistes. Aujourd’hui, il n’hésite pas du tout à dire « l’ordre islamique tente de s’installer en France, c’est un fait patent. En maints endroits, il est déjà installé »86 Ce constat est d’autant plus cruel qu’il n’est que l’amorce d’un processus qui risque de prendre le pas sur tout le reste, car selon lui, en Europe ce processus « n’en est qu’à ses débuts, nous verrons avec le temps combien il sait être inventif: l’égorgement, le viol, l’empalement, l’éventrement seront au menu, comme ils le sont à Daech et comme ils l’ont été en Algérie à grande échelle, pendant la guerre civile. A Daech comme en Algérie, les terroristes sont très fortement endoctrinés et encadrés: ce sont des soldats de la terreur, ils exécutent des ordres. En Europe, une telle organisation n’est pas possible, pas encore. » Un tel déchaînement de violence est envisageable dans l’avenir surtout si on pense qu’on verra peut être «  la fin de Daech, mais ce ne sera pas la fin de l’islamisme. L’islamisme est là. Il est très intelligent, très actif. Pour poursuivre le parallèle entre l’Algérie et la France, lorsque le GIA (groupe islamique armée) a été éradiqué, on en est presque venu à le regretter. Ce qui a remplacé le GIA est pire que tout. Cet islam-là nous entraîne dans un effondrement moral. » Cette réalité lui permet de construire son roman d’anticipation « 2084 », où il imagine un Big Brother islamiste87, ce qui, in fine, nous ouvre une relfexion plus générale sur les risques futures de notre civilisation. Il faut lire Daqib, la revue culte de l’Etat islamique qui, curieusement, a le mérite d’être écrit dans un excellent anglais et avec une profonde connaissance des textes et des débats théologiques au sein de l’Eglise catholiques, des débats – et ébats – au sein des sociétés occidentales, de leurs travers et de leur décadence. Le numéro 15, consacré à la lutte à mort contre les chrétiens, nous explique pourquoi les “croisés” (c’est-à-dire nous) devons être exterminés ou réduits en esclavage (pour notre bien et le salut de notre âme) ou, mieux, égorgés.88

C’est pour cela que la stratégie du gouvernement, qu’elle soit consciente ou non, consiste à faire intégralement le jeu des manipulations de notre adversaire. Il faut, pour être sérieux, dès maintenant arrêter de renverser les États laïcs et d’armer les fanatiques, de même qu’il faut ne faut plus soutenir les dictatures qui financent les terroristes, et cesser les quêtes impérialistes pour le pétrole du Moyen-Orient, ainsi que stopper les assassinats de civils innocents par des drones, autant que d’interrompre la torture, la surveillance de masse, et finalement arreter de vouloir étouffer l’affaire du 11 Septembre89. Toutes les mesures qui ne prennent pas en considération la situation géostratégique actuelle ne peuvent à cet effet qu’être inconséquentes. La réorientation d’une lutte radicale contre ce qui nous menace passe irrémédiablement par une définition rigoureuse de l’ennemi. Comme le remarque J. Sapir, dans un article qui s’intitule « Endiguer l’isolationnisme interventionniste providentialiste américain »90 , le véritable problème : «  c’est l’asymétrie de la puissance militaire des États-Unis qui déséquilibre tout ordre international. Ce qui constitue une menace potentielle pour tous est la nature désormais autoréférentielle de l’action américaine. Elle institue une imprévisibilité absolue des relations internationales et rend sans objet tout débat sur une relation d’alliance avec les États-Unis. Le projet de l’isolationnisme interventionniste providentialiste n’est pas la création d’un nouvel ordre international mais la seule sécurité de l’isolat américain. Il engendre le chaos». Cette logique doit être combattue car elle consiste à « instaurer un état de guerre permanent à la fois extérieur et intérieur. »91 C’est pour cette raison que l’on peut dire que si une guerre eclate dans l’hexagone, elle ne sera que la continuité de cette politique et pas du tout un phénomène immanent à notre contexte immédiat puisque « l’interventionnisme ne cherche plus à organiser le monde, mais à détruire tous les risques qui rendraient impossible le repli isolationniste. Cet interventionnisme définit ses adversaires dans le langage du Bien et du Mal et non dans celui d’une analyse de la complexité des interrelations.»

Le terrorisme Islamique n’est que le bras armé d’un pouvoir en place beaucoup plus puissant. De lors, même si l’Europe se entrait en guerre civile, il est facile de comprendre qu’avec la suppression des forces américaines il serait aisé d’éradiquer rapidement ce problème du territoire. Or, il faut aussi bien se rendre compte que même si cette situation venait à se manifester, rien ne pourrait nous assurer sur le long terme que d’autres problèmes similaires ne soient à l’ordre de jour. Car il existe une autonomie de ce mouvement et, à cet effet, il semble aussi qu’il faille prendre en compte particulièrement ce phénomène. De surcroît, il faut refuser « ce discours qu’on nomme aujourd’hui la bien-pensance. Les gens politiquement corrects multiplient les appels à éviter les amalgames. Alors cela paralyse les autres. Pour les bien-pensants, critiquer l’islamisme, c’est critiquer l’islam. Alors que pas du tout. » car « au stade où en est l’affaire, le seul mot valable est « attaquer ». La victoire n’est pas tuer mais sauver, aider, accueillir, construire. Si les autorités manquent de mots, je peux leur prêter les miens  : l’islam radical, l’islam modéré comme son appoint, le salafisme, l’Arabie, le Qatar, les dictatures arabes malfaisantes. ». Il faut viser avant tout la liberté de la France vers son autonomie en hiérarchisant la priorité des combats. De la sorte, il faut sortir du laxisme et l’infantilisme contemporain, car « résister c’est quoi, quand on travaille à faire taire toute contestation dans le pays et empêcher les citoyens de se mobiliser et de monter au front ? Priver un peuple du combat pour sa vie et son honneur, c’est le tuer et le déshonorer, ses enfants ne le lui pardonneront jamais. C’est un génocide. »92

Nous ne pouvons lutter contre les maux qui frappent notre territoire, si nous ne voulons pas dans le même temps construire l’Indépendance politique de la France. Nous devons nous opposer à la fois à la soumission Américaine et à l’Islamisation de la France voulu par les parties les plus intégristes de l’Islam par l’intermédiaire de l’Arabie Saoudite et du Qatar principalement. Ce double enjeu doit être la ligne stratégique qui pourrait être mis comme boussole pour les années à venir. Il faut s’extraire des incohérences de diplomatie actuelle, bien mise en évidence par Maxime Chaix 93, et pour cela, il faut favoriser l’émergence le plus rapidement possible d’un monde multipolaire, ce qui permettrait de favoriser des alliances efficaces pour lutter contre les menaces terroristes et de généraliser la pacification des relations diplomatiques. De ce point de vue, la Russie de V. Poutine, à la suite de son discours de Valdai, proposant un refus radical de l’unilatéralisme américain, se voit propulsé à l’avant poste de ce nouveau monde entrain d’apparaître. Nous sommes encore dans une phase transition vers un changement global, et comme disait Gramsci « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. »

NOTE : 

1Cf. Pierre Conesa http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/pierre-conesa-comment-les-etats-32487

2Cf. http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/comment-les-democraties-fabriquent-leurs-ennemis-13-09-2011-1372758_53.php

3Cf. Daniele Ganser « la guerre masquée. » https://www.youtube.com/watch?v=uz4NaV50wh0

4John Perkins, « Les confessions d’un assassin financier – Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis 

5Gene Sharp,De la Dictature à la démocratie 

6 Cf.http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/11/30/01016-20151130ARTFIG00278-des-ecologistes-s-insurgent-contre-leur-assignation-a-residence.php

7Cf. https://www.youtube.com/watch?v=TTmVNyikOs8

8 Jean claude Paye, http://www.voltairenet.org/article192869.html

9 Michel Onfray Penser l’Islam p.166

10https://www.monde-diplomatique.fr/index/sujet/terrorisme

11http://www.monde-diplomatique.fr/2001/12/CHOMSKY/8234

« Le Nicaragua demanda alors au Conseil de sécurité des Nations unies l’adoption d’une résolution réclamant que tous les Etats respectent le droit international. Nul n’était cité en particulier, mais chacun avait compris. Les Etats-Unis opposèrent leur veto à cette résolution. A ce jour, ils sont ainsi le seul Etat qui ait été à la fois condamné par la Cour de justice internationale et qui se soit opposé à une résolution réclamant… le respect du droit international. Puis le Nicaragua se tourna vers l’Assemblée générale des Nations unies. La résolution qu’il proposa ne rencontra que trois oppositions : les Etats-Unis, Israël et El Salvador. L’année suivante, le Nicaragua réclama le vote de la même résolution. Cette fois, seul Israël soutint la cause de l’administration Reagan. A ce stade, le Nicaragua ne disposait plus d’aucun moyen de droit. Tous avaient échoué dans un monde régi par la force. Ce précédent ne fait aucun doute. Combien de fois en avons-nous parlé à l’université, dans les journaux ? Cette histoire révèle plusieurs choses. D’abord, que le terrorisme, cela marche. La violence aussi. Ensuite, qu’on a tort de penser que le terrorisme serait l’instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l’arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c’est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur.

12GuyDebord, Commentaires sur la société du spectacle, Éditions Gérard Lebovici, 1988. http://dormirajamais.org/commentaires-2/

14http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/04/05/01016-20150405ARTFIG00057-dalil-boubakeur-souhaite-doubler-le-nombre-de-mosquees-en-france.php

15https://www.aed-france.org/marc-fromager-70-fois-plus-de-mosquees-que-deglises/

16Cf. https://www.youtube.com/watch?v=yVPvu6nodEY

17Cf.http://www.algeriepatriotique.com/fr/article/interview-%e2%80%93-jean-loup-izambert-%c2%abla-dgse-facilit%c3%a9-le-convoyage-de-la-bombe-utilis%c3%a9e-au-bd

18https://www.aed-france.org/marc-fromager-70-fois-plus-de-mosquees-que-deglises/

20http://lesmoutonsenrages.fr/2015/10/16/souhaitez-vous-que-la-construction-des-mosquees/

21http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/04/05/01016-20150405ARTFIG00057-dalil-boubakeur-souhaite-doubler-le-nombre-de-mosquees-en-france.php

22 Ibid

23 Cf. http://www.bfmtv.com/societe/mosquees-en-france-combien-en-existe-t-il-et-qui-les-finance-875069.html

24https://www.les-crises.fr/larabie-saoudite-un-daesh-qui-a-reussi/

25http://www.20minutes.fr/economie/1083985-20130121-montebourg-appelle-a-creation-fonds-investissement-franco-saoudien

26 Cette analyse est ce qui manque à une partie de la gauche actuelle comme E.Plenel, qui assimile le musulman aujourd’hui au juif des années 30, en oubliant certainement de préciser l’importance de l’influence de ces pays dans l’hexagone actuellement. Certaines des associations financées par les « wahhabites » ou les « frères musulmans » tentent de nous faire croire qu’une polémique sur le burkini stigmatise « les musulmans ». Alors pourquoi, en 1968 sur les plages d’Alger, ils n’y avaient aucun symbole de la sorte ? On peut se demander si l’Islam de France ne serait il pas juste le paravent de la version la plus intégristes de cette religion, qui n’a rien à voir avec les personnes de cette confession au quotidien, ni avec une stigmatisation quelconque du pouvoir en place.

27http://maximechaix.info/?cat=4

28Maxime Chaix : « Peter Dale Scott et la “Politique profonde” comme nouveau paradigme des sciences politiques

29http://reseauinternational.net/attentats-etats-profonds-et-strategie-de-la-tension/

30 « L’État profond contre la volonté prévalente des peuples » Cf. http://maximechaix.info/?p=3053

« L’ancien analyste du Congrès Mike Lofgren a récemment souligné son importance historique, en décrivant l’État profond comme « la grande affaire de notre temps. C’est le fil rouge qui se déploie sur les trois dernières décennies [, et qui] explique comment nous avons connu la dérégulation, la financiarisation de l’économie, la faillite de Wall Street, l’érosion des libertés civiles et la guerre sans fin. »

31https://www.danieleganser.ch/assets/files/Inhalte/Publikationen/Zeitungsartikel/Kairos_-_La_strategie_de_la_tension.pdf

32Gianfranco Sanguinetti, « Du Terrorisme et De L’Etat

33Ibid.

34https://francais.rt.com/international/19893-julian-assange-france-etats-unis-souverainete

35Idem

36 https://www.upr.fr/actualite/europe/se-cachait-derriere-attentats-terroristes-italie-pendant-annees-de-plomb

37http://www.franceinfo.fr/fil-info/article/loi-travail-manifestations-le-gouvernement-joue-la-strategie-de-la-tension-p-cherki-ps-800017

38 https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/170516/face-la-strategie-de-la-tension

39http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/video/2015/11/16/hollande-maintient-sa-position-la-france-est-en-guerre_4811152_4809495.html

40 5ème et dernier chapitre, § 35-36

41http://www.theatrum-belli.com/la-guerre-hybride-escroquerie-intellectuelle-ou-reinvention-de-la-roue/ « Tous ces exemples illustrent les faits suivants : de tels conflits existent depuis l’Antiquité ; la combinaison de forces et de pratiques régulières et irrégulières est très ancienne, que ce soit pour contrer la supériorité militaire d’une grande puissance, ou au contraire pour vaincre un adversaire inférieur dont on entend conquérir le territoire ; ces guerres se prolongent sur des années et demandent de fournir d’immenses efforts dans tous les domaines (financier, matériel, et surtout humain) ; ce sont des luttes difficiles et usantes pour tous les adversaires, et où il n’est pas possible de déployer une stratégie en fonction de considérations de politique intérieure, des sondages d’opinion ou des cycles électoraux. »

42Ibid.

44ibid

45https://www.cairn.info/revue-etudes-2016-3-page-4.htm

48http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-patron-de-la-dgsi-evoque-un-pays-au-bord-d-une-guerre-civile_1804877.html

49http://www.leparisien.fr/economie/patronat-pour-gattaz-les-migrants-sont-un-atout-pour-la-france-11-09-2015-5083327.php

50https://www.youtube.com/watch?v=mX8-Db5iym0

53http://www.polemia.com/assimilation-la-fin-du-modele-francais-de-michele-tribalat-une-deuxieme-analyse/

55https://voixdupeuple.wordpress.com/2016/02/19/les-crs-parlent-la-guerre-civile-est-imminente/

56http://www.bvoltaire.fr/jeanpierrefabrebernadac/la-guerre-civile-aura-bien-lieu,154285

57http://www.huffingtonpost.fr/jean-francois-fiorina/de-la-guerre-civile_b_10143122.html

59C. Harbulot, De la Guerre civile, perspectives libres, Stasis

65http://www.revue-ballast.fr/gerard-chaliand/

66http://www.revue-ballast.fr/gerard-chaliand/

67Dans « Vues sur la guerre civile » de 1993, Enzensberger s’interroge sur les nouvelles formes de la guerre et de la violence dans le monde d’après la chute du mur de Berlin (1989). L’équilibre de le terreur nucléaire a fait place à des conflits locaux (guerres ethniques, conflits de minorités, affrontements entre Hooligans ou gangs) et agressions gratuites (Skins, agressions racistes, vandalismes, etc…). Se développerait une guerre moléculaire ou encore une guerre civile generalisee entre groupe atomises. Revient sous forme contemporaine la guerre civile originaire – l’Etat de nature hobbesien. La violence s’étend de manière épidermique entre des groupes qui ne maîtrisent plus leurs affrontements. Il n’y a ni objectifs, ni projets, ni programme, on se bat dans une absence de conviction complète. La communauté partout s’est défaite pour laisser place à l’autisme des combattants. La terreur s’est atomisée et privatisée. Enzensberger récuse toute explication par l’émancipation, la libération, la paupérisation, la dermographie, l’immigration, l’archaïsme, etc.. ; la violence est purement et simplement celle de l’autodestruction. La culture elle même ne protège pas contre la violence : les avants gardes en sont fascines et les médias s’en délectent : « il n’y a ni assez de sentiments de culpabilité, ni assez d’argent, ni assez de soldats pour mettre fin à toutes les guerres civiles du monde ». A trop vouloir parler d’universel, on en est arrive à tolérer la barbarie. Le seul remède qu’entrevoit Enzensberger est celui d’une action résolument modeste, limitée et localisée.

Extrait la violence que sais je p. chap 4 « les philosophies de la société »

68http://www.courrierinternational.com/article/vu-ditalie-attentat-de-nice-une-guerre-impossible-gagner

69 Annie LACROIX-RIZ La perception militaire de l’URSS par l’Occident au début des années cinquante: peur de l’Armée rouge ou « ogre soviétique » Cf. http://www.historiographie.info/perceptmil.pdf

70http://www.alterinfo.net/Qui-est-Al-Qaida-Qui-est-derriere-Les-fondateurs-et-controleurs-americains-d-Al-Qaida-exposes_a95225.html

72http://www.legrandsoir.info/oui-obama-et-clinton-ont-cree-daesh-dommage-que-trump-soit-incapable-d-expliquer-comment-black-agenda-report.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=facebook

73http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/03/15/des-fonds-de-la-cia-ont-servi-a-financer-al-qaida_4593795_3222.html

79http://diktacratie.com/le-terrorisme-islamiste-qui-le-nourrit/

82http://gestion-des-risques-interculturels.com/risques/la-strategie-americaine-pour-influencer-les-minorites-en-france/

83http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-strategie-americaine-pour-85577

84http://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europe/france/les-banlieues-francaises-cibles-de-linfluence-culturelle-americaine/

85 Dans son livre L’Islam, épreuve française, Elisabeth Schemla rappelle des propos de Marwan Muhammad en août 2011, à la mosquée d’Orly

86http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/17/31002-20160617ARTFIG00263-boualem-sansal-l-ordre-islamique-tente-progressivement-de-s-installer-en-france.php

88http://claude-rochet.fr/islamisme-programme-mode-demploi/

90Cf. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2003-3-page-38.htm

91Cf. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2003-3-page-38.htm

93http://maximechaix.info/?p=1387 de

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