Les « Darks Store » : une nouvelle pollution urbaine ?

PARIS VOX – (TRIBUNES) CONNAISSEZ-VOUS LES “DARK STORES” ? DES BOUTIQUES AUX VITRES SANS TAINS QUI N’ŒUVRENT QUE PAR LIVRAISON RAPIDE. 

Les “dark stores” sont des entrepôts situés dans d’anciennes supérettes en centre-ville ou proche périphérie des villes qui vendent leurs marchandises uniquement par livraison. Ces livraisons se veulent rapides et nombreux sont les opérateurs sur ce marché à proposer la livraison en moins de 30 minutes à Paris. Non content de ne plus faire ses courses soi-même, on souhaite désormais être livré dans l’heure. Amazon, pionnier de la livraison en moins d’une journée, et moins d’une heure désormais, semblerait presque dépassé. 

Le fonctionnement d’un tel commerce est le suivant : le client passe commande par internet grâce à une application. À portée de ses doigts, des milliers de références, toutes disposées dans ces supérettes sans clients. La commande est alors reçue dans la boutique où elle est préparée par un ou plusieurs préparateurs qui transmettent vos emplettes à un livreur qui attend dans la rue pour procéder à une livraison immédiate. 

QUEL EST LE SENS PHILOSOPHIQUE DE CE COMMERCE ? 

Que font les gens de si important qu’ils n’ont même plus le temps de faire leurs achats par eux-mêmes ? Qui a tant besoin de recevoir un livre dans la journée ? Tout lecteur, même le plus fauché, vous le dira, il a toujours plusieurs livres qui l’attendent. Le bibliomane comme le lecteur assidu le savent, ils ont toujours quelques livres d’avance. L’excuse du besoin immédiat répond plus souvent à une pulsion qu’à un véritable besoin. 

Le mot clé #SaccageParis utilisé pour alerter sur les dérives d’Anne Hidalgo et consorts en matière d’urbanisme se fait parfois l’écho de l’installation de ces magasins fantômes. Force est de constater qu’ils contribuent à l’enlaidissement de la ville et qu’ils pourrissent la vie des habitants. Vivre au-dessus d’un tel magasin, c’est subir des allers et retours constants de livreurs à vélo ou à scooters et une nuisance sonore accrue. Le risque d’accident est élevé, mais n’a pas encore fait l’objet d’études sérieuses. Reconnaissons à la Mairie de s’attaquer à ce fléau, en multipliant les contrôles, rien qu’en janvier, 65 magasins fantômes ont été contrôlés. Une large majorité, 45, étaient dans l’illégalité et des procédures judiciaires ont été lancées. Le temps de la justice étant assez long, on peut craindre que le marché se réglera de “tuer” lui-même certains opérateurs, le modèle de ces starts-up est en effet assez bancal (beaucoup de frais et un équilibre difficile à trouver pour être compétitif). 

DEMAIN, UNE CENTAINE DE TELS COMMERCES ?

On estime que plus de 80 “dark stores” existeraient à Paris. La plupart de ces magasins ne respectent donc pas la loi qui est pourtant assez simple à comprendre : A Paris, il n’est pas autorisé d’avoir un local de stockage dans un immeuble d’habitation. Il pourrait y avoir à terme le double de boutiques fantômes. L’enlaidissement de Paris n’est pas encore achevé visiblement…

Ces nouvelles boutiques concurrencent les épiceries et les supérettes existantes et pourraient les remplacer en détruisant au passage des emplois moins dur que ceux proposés par ces nouveaux opérateurs. 

Il est également un autre fléau dans nos villes que sont les cuisines dédiées à la livraison, les fameuses “dark kitchens”. Cela pourrait faire l’objet d’un prochain article !

Jean Ernice

A lire sur https://www.parisvox.info/2022/04/23/les-dark-stores-pullulent-a-paris-dans-lillegalite/

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