Sylvain Tesson, la panthère en papier

On est habitués au mépris de classe de la part des bobos mondialistes issus de la gauche bien-pensante, mais on n’oublie pas que les tenants d’un « libéralisme conservateur » partagent avec leurs voisins des beaux quartiers parisiens une tenace morgue sociale envers les « petites gens ».

Certains tentent de le camoufler, mais sous le vernis « anticonformiste » ils restent des bourgeois confortablement installés.

Les récentes déclarations de Sylvain Tesson sur les Gilets Jaunes sont là pour nous le rappeler. L’écrivain est connu pour ses récits touristiques certes dépaysants (tout le monde ne peut pas se payer des vacances en Sibérie sauf à y être déporté depuis l’époque soviétique), mais nullement pour la justesse de son analyse politique. Comme son père, l’ancien patron de presse Philippe Tesson, il incarne le versant de « droite » d’une classe sociale qui a toujours profité de ses réseaux pour s’assurer une vie de dilettante.

Séduit par le mot d’ordre macroniste du « Lisez » pour affronter le confinement, nous pourrions lui conseiller de le suivre en feuilletant des récits d’aventuriers authentiques comme Kipling, London ou Orwell. Cela lui donnera l’occasion de comprendre l’importance et la grandeur qu’il y à œuvrer à la vie d’un pays.

Le « peuple des ronds-points » qu’il attaque est justement celui qui fait tourner le pays actuellement. Infirmiers, camionneurs, ouvriers, livreurs, magasiniers, caissières, femmes de ménages… ils tiennent à bout de bras la nation.

Les premiers Gilets Jaunes se sont justement levés pour défendre un véritable esprit de communauté. Ils ne voulaient pas voir bradées toutes les conquêtes sociales de leurs ainés et préserver un avenir décent pour leurs enfants. Ils avaient conscience de cette richesse collective que représentent les services publics et la solidarité nationale. C’est pour cela qu’ils combattent pour les défendre face aux casseurs libéraux de la Macronie.

Cela a visiblement dû échapper à Sylvain Tesson …

Louis Alexandre

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