Révolutionnaire dans un monde mouvant
« C’est avec une amertume non-feinte que la Jeune-Fille reproche à la réalité de n’être pas à la hauteur du Spectacle » Tiqqun – Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille
Confronté au Spectacle de la radicalité depuis plusieurs années, je ne jetterais pas la pierre sur les jeunes et moins jeunes qui se laissent convaincre par de pseudo-théories révolutionnaire ou des leaders d’opinion « vue à la TV ou sur Instagram ». La fréquentation des milieux « radicaux », aussi bien politique que culturel, apporte les éléments à une liste de pathologies mentales assez ennuyeuses à énumérer ici ( parano, sectarisme, psychopathie, imbécillité, ambitions trop humaines sans les moyens qui vont avec). Il faut en avoir conscience sans ce laisser décourager par elle.
La plus grande difficulté à l’heure actuelle pour un révolutionnaire est de ne pas tomber dans les pièges que le système lui tant. Il doit refuser la marginalité sans s’intégrer au jeu qu’ont lui propose. « Etre dans le monde, sans être de ce monde » consiste à conserver son sens critique, même envers les prises de positions « dissidentes».
Dans un monde mouvant, il faut avoir un coup d’avance. Cela passe par un refus de penser en rond. L’art de la synthèse est un exercice difficile, mais plus enrichissant que de s’accrocher à des dogmes et à des phraséologies stériles. Même si le « réel » est moins bandant que l’imaginaire extrémiste, il est notre point de départ forcé. Nous ne pouvons l’oublier dans une « tour d’ivoire ».
Prendre en compte le « Réel » n’est pas se résigner à ne pas le changer. Cela ne serait une lâcheté sans nom. S’atteler à incarner dans l’action des valeurs plus hautes et des idées plus juste est justement la tâche incombant à l’authentique révolutionnaire. Etre là pour donner l’exemple pourrait déjà suffire pour transmettre un idéal.
Dans un monde qui renonce à vivre et déprime en attendant les « barbares » post-humains, il est tant de secouer les choses. De ne plus se contenter de commenter l’avancer des dégâts, mais de relever les manches pour bâtir.
Louis Alexandre