Nous n’avons pas peur de vos ruines… Car nous sommes des bâtisseurs !
Les récentes élections viennent confirmer la polarisation toujours plus forte de la politique française en deux camps antagonistes. Le champ politique est le reflet de la situation sociale et économique d’une France morcelée. La fin de la grande classe moyenne laisse apparaître des inégalités de revenus et de patrimoine, mais également des visions du monde qui divergent et s’opposent frontalement désormais.
Nous vous renvoyons à la lecture des études de Jérôme Fourquet pour vous faire une idée de la géographie de ces multiples fractures de la « France d’Après ». Une chose est certaine, le phénomène de rupture entre les composantes de la société française va s’accélérer avec la crise à venir.
Ce constat est partagé par beaucoup dans les sphères plus ou moins radicales. Mais il ne produit pas de véritable orientation concrète d’un point de vue politique. C’est cette absence de stratégie qui rend stériles les diverses tendances contestataires.
On ne peut pas garder les mêmes méthodes dans ces temps de changements. Nous devons adapter nos plans à la conjoncture et surtout reprendre l’initiative. Construire dans un champ de ruines, c’est le concept qui pourrait définir la stratégie que nous vous proposons.
Sortir de l’âge de glace
Nous avons traversé une ère de glaciation sans précédent. Pendant près de quarante ans, tous les réflexes de survie de notre peuple étaient gelés. Une froide désolation envahissait les cœurs et les esprits. Mais aujourd’hui, la banquise fond et libère des créatures prises dans les glaces. Elles ont survécu et ne demandent qu’à dévorer tout sur leur passage.
Nous sommes ces créatures, nous avons en nous nos anciennes valeurs qui nous insensibilisent au discours dominant. Nous ne voulons plus faire de compromis, nous voulons redonner sa place à notre façon de vivre. Nous savons que pour reprendre le pouvoir, nous devons nous organiser et nous adapter au nouveau terrain d’action que libèrent les glaces.
Nous ne devons pas nous faire d’illusions. Le monde d’avant est mort, nos repères rassurants n’existent plus. Nous voyageons sans carte sur des terres nouvelles. Les générations nées durant la glaciation n’ont plus les mêmes références que nous. Nous devons en avoir conscience dans notre expression.
Mais la forme d’un message importe peu. C’est son contenu qu’il est important de transmettre. Définir nos valeurs et nos idées pour les incarner dans notre action est la priorité. C’est le point de départ de Rébellion. Nous sommes un laboratoire d’idées et de création qui se fixe comme objectif de participer à une émulation collective sur le plan idéologique et culturel. Ce rôle est central dans notre démarche car il est couplé avec l’objectif de mener un combat politique de terrain.
Vous voulez la guerre totale ?
L’assassinat de Daria Douguine a été un électrochoc pour nous. En visant les Douguine, les agents du chaos mondialiste voulaient faire taire une idée. Une idée qui commence à prendre dans les esprits et pourrait être une alternative à leur domination. Les idées peuvent être dangereuses, nous ne devons pas l’oublier. Dangereuses pour ceux qui les professent et mortelles pour le système capitaliste. Une guerre idéologique et culturelle à l’échelle mondiale est en cours, sans que personne n’en ait vraiment conscience. Les courants de pensées et les modes du Désordre global libéral affrontent l’émergence de contre-cultures multipolaires.
Comment pouvons nous participer à cette guérilla culturelle, nous qui sommes au cœur de la bête agonisante de l’Union Européenne ? En vivant intensément notre idéal et en lui donnant les moyens de triompher.
N’attendez pas de moi que je vous sorte des « ya qu’à faire… » ou de pointer du doigt des boucs émissaires pour justifier votre impuissance relative. Ce genre d’interventions inutiles, vous les trouverez sur les fils des commentaires de vos réseaux sociaux ou lors des discussions de vos apéros virtuels. Non, je préfère vous donner un plan pour devenir intelligent et sauvage.
D’abord, il vous faut comprendre qu’il faut être à la hauteur des enjeux, être humble et écouter la voix de la sagesse. Garder le contrôle sur soi-même et toujours prendre pour modèle les nobles figures. Ne rien attendre des « autres » ensuite. On ne délègue plus à des partis politiques parlementaristes l’expression de sa révolte, on ne se voit plus devant des médias libéraux parce qu’ils ont un air pseudo réac, on ne regarde plus des débilités sur le net par voyeurisme.
On travaille, on lit, on sort dans la nature, on aide ses amis, on fait la fête avec de vrais gens, on prie ou on médite. On se construit d’abord une harmonie intérieure. Et en même temps, on combat. Parce que le but n’est pas de se replier sur soi, de vivre dans une tour d’ivoire ou de « développer son potentiel personnel ». Mais d’être un acteur du grand jeu de la vie qui est une guerre totale désormais pour conserver une existence digne.
Gramsci is back !
Il manque à notre cause un type d’acteur que nous devons forger : L’intellectuel organique. Ce concept est du camarade Antonio Gramsci et il n’a pas eu autant de succès que d’autres de ses idées. Pourquoi ? Parce que c’est totalement révolutionnaire et que l’intellectuel organique vient bousculer la misère des intellos professionnels et des intellos déclassés.
L’intello professionnel peuple encore les universités, les rédactions des médias subventionnés et les plateaux des chaînes d’informations en continu. Son rôle social est de donner un habillage idéologique au système capitaliste et d’exprimer intelligemment les objectifs de l’oligarchie. Il contribue à faire croire à l’existence d’un débat actualités contradictoire par des simagrées. Mais dès qu’une menace apparaît contre son gagne pain, il sort ses pistolets. Le modèle de cet intello à faible valeur ajoutée mais quand même rétribué grassement pourrait être Luc Ferry…
A l’autre bout de la pyramide des salaires, l’intello déclassé est- lui – le produit de la transformation sociale des quarante dernières années. Éloigné des valeurs du peuple, sa situation défavorable l’empêche d’intégrer les classes dominantes et la caste des « gagnants de la mondialisation » ( les retraités et les cadres). Il s’enferme dans une pseudo contestation mainstream en relisant pour s’endormir Juan Branco, les dernières théories Queer ou le dernier essai de Zemmour selon sa sensibilité… Ce genre d’intello, vous le trouverez à la machine à café de la salle des profs ou comme voisin d’open space.
L’intellectuel organique est lui une espèce rare en voie d’apparition, si nous faisons bien notre travail à Rébellion.
C’est une personne qui a un solide bagage conceptuel, il peut avoir fait des études ou être un autodidacte mais il a forcément acquis une METHODE ( j’insiste sur ce point). C’est-à-dire que son érudition est structurée par une réflexion. Il a une colonne vertébrale solide qui lui permets de ne pas s’avachir dans des lubies ou de ne pas se laisser distraire par la mélodie des modes. Il est capable de participer au processus par lequel un certain climat culturel et une certaine « vision du monde » ou « Weltanschauung » – mot allemand cher à Gramsci- sont créés, diffusés, reproduits dans le temps et l’espace.
Les intellectuels organiques sont voués à transformer la société et à créer une « nouvelle culture ». Ils ont un rôle d’acteur dans le processus d’homogénéisation politique et culturelle. Pour Gramsci, « l’homogénéisation » est le moment décisif ou un groupe prend conscience de soi et se prépare à entrer dans l’histoire. C’est la phase une d’un mouvement historique qui doit permettre à une cause de s’incarner dans une communauté active, qui décide de l’initiative et reconstruit la société sur un modèle commun hégémonique. Persuadeur permanent, l’intellectuel organique est pleinement membre de ce groupe qui révolutionne la société.
Le Youtubeur est-il un intellectuel organique ?
Où trouver ce genre de profil ? Il est potentiellement partout à l’heure actuelle. L’atomisation du savoir par sa diffusion par le net a créé l’émergence d’un vaste public qui découvre par lui-même des tonnes de données intellectuelles jusque-là réservées à quelques universitaires ou érudits. Cela conduit à des dérives, mais il ne faut pas tout jeter dans ce phénomène de culture sauvage. Il faut lui donner un cadre et une méthode.
La génération podcast et YouTube est-elle capable d’acquérir ce fameux cadre et cette méthode miraculeuse? Oui ! si on lui en donne le goût et surtout si on lui explique que c’est la seule pilule rouge pour sortir de la Matrix. Faisons juste un peu de ménage dans leur tête avant. Certains influenceurs ou youtubeurs sont totalement nocifs (nocivité volontaire ou non, cela est une autre question). Mais ne laissons pas le terrain à ce genre de mauvais bergers. Le travail de Rébellion est d’orienter vers les bonnes sources et les percepteurs de qualité et de produire son propre contenu sur ces réseaux.
Pour conclure, il est pour moi important de prêcher pour notre paroisse. La dislocation accélérée de la société rend urgent de constituer un groupe actif sur tous les terrains. Cela ne sera pas par une formation politique classique, mais par un pôle multiple d’initiatives visant à unifier et fédérer des personnes conscientes autour d’un projet positif.
Nous sommes à Rébellion un laboratoire d’élaboration politique et culturelle sous la forme de la revue et de nos nombreux réseaux sociaux, une communauté d’action qui cherche à s’implanter partout en France et surtout un état d’esprit. Rébellion expérimente depuis deux ans un mode de fonctionnement nouveau pour cela. Si vous voulez y participer, prenez votre place dans l’aventure !
Louis-Alexandre