Manifeste

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Face aux attaques du capitalisme

Construisons l’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne !

« Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu ».

Le 8 Février 2009, lors de sa réunion, le Bureau Politique du journal Rébellion a décidé de relever le défi de lancer une organisation politique d’un type nouveau. L’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne (OSRE) est née de l’évolution de notre structure militante et de l’urgence de la situation. En quelques mois, nous avons vu les attaques capitalistes se multiplier contre les conditions de vie des travailleurs. L’heure est à la riposte. En cours de construction, elle se veut à l’avant-garde des combats d’aujourd’hui et de demain.

A l’avant-garde toujours

Pourquoi lancer une organisation politique ? Simplement parce que nos idées n’étaient pas suffisamment représentées jusqu’à maintenant. Dans un premier temps notre équipe avait eu la tâche, ne pouvant nous appuyer sur aucun héritage direct, de mener sa propre réflexion politique. Rébellion est le fruit de ce travail, désormais le développement de son audience implique de passer à un autre niveau. Il est important de faire vivre notre conception du Socialisme dans le réel, de dépasser la simple perspective éditoriale et de donner une consistance à notre élaboration théorique. Dans notre démarche nous avons toujours insisté sur l’importance du lien entre théorie et pratique ; il n’y a rien de pire qu’une pensée sans acte et de longues discussions stériles. Nous voulons parvenir à intervenir sur tous les terrains de lutte et diffuser nos idées dans les classes populaires.

L’engagement est souvent décrié aujourd’hui, on soupçonne les militants d’être des moines soldats lobotomisés aux ordres de chefaillons bureaucrates. Depuis des années, on juge le militantisme dépassé. On veut investir d’autres espaces (de facebook à l’associatif) ou mettre en place des réseaux plus informels. Malheureusement les faits sont têtus, aucune de ces solutions miracles n’a porté ses fruits. Au contraire, l’éclatement des forces des dissidences au système et l’individualisme galopant n’ont produit aucune opposition sérieuse au capitalisme. Cela laisse la place à l’activisme extrémiste et désespéré à la merci de toutes les formes de provocation étatique.

En lançant une structure militante, nous voulons revenir aux fondamentaux de l’action politique. Le but n’est pas de créer un groupuscule de plus, mais d’organiser les personnes qui se retrouvent sur notre ligne, et ce de manière efficace. Le militantisme comme nous le concevons est d’abord un engagement, cela demande du courage et de l’enthousiasme.

C’est aussi faire partie d’une communauté humaine réunie par un idéal et non l’intérêt immédiat ou la recherche du profit. Chose bien rare de nos jours. L’OSRE n’est pas une structure bureaucratique, mais est constituée d’hommes et de femmes de tous âges, courageux et dévoués, poursuivant le combat que des générations de travailleurs et de révolutionnaires ont mené.

L’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire nous oblige à nous montrer humbles. Parti de rien au 19° siècle, il s’est patiemment construit et renforcé au point d’imposer parfois un rapport de force favorable aux travailleurs.

C’est en réalisant une véritable implantation militante de terrain que l’on peut parvenir à créer les conditions de la création d’une « contre-société » (sur le modèle de ce que le PCF était parvenu à créer, des années 1930 à 1980). Un espace assez large pour favoriser une reconquête progressive de nos vies et la création d’une alternative au capitalisme. C’est dans les cages d’escaliers des quartiers populaires que pourrait bien se jouer l’avenir.

Dans l’ordre de nos priorités, la principale et la plus urgentes à nos yeux, est la formation aussi bien théorique que pratique de nos militants. Nous savons qu’il y a là une importante faiblesse des structures actuelles dans ce domaine.

Trop souvent les militants sont laissés à eux-mêmes, certains responsables trouvent même dangereux la formation politique. Pourquoi ? Parce que connaissant les expériences du passé et s’ouvrant à de nouvelles perspectives, la base pourrait remettre en cause leur autorité.

Les cercles Rébellion doivent servir de cadre à cette tâche en regroupant localement les membres de l’OSRE, ses sympathisants et les lecteurs de la revue. Une cellule capable de coller, de diffuser nos publications et animer des réunions publiques ou de formation dans chaque région française peut avoir un impact sur le cours des événements. A vous de jouer !

Un Socialisme aux couleurs de la France et de l’Europe

Il n’est pas dans notre intention d’exposer ici un programme définitif pour le SRE, nous avons conscience que nous ne sommes pas encore aux portes du gouvernement (mais il dépend de nous de rendre cela possible par nos actes. N’ayant pas la capacité immédiate de mettre en place nos idées au niveau national, nous ne nous lancerons pas dans la politique fiction ou les envolées lyriques. Nous savons, de plus, que les révolutionnaires héritent de la situation que les régimes qu’ils renversent ont produite. Le capitalisme ayant ravagé nos vies, nos esprits et notre environnement, nous serons face à son bilan globalement négatif quand il s’effondrera sous les coups de ses contradictions et/ou d’attaques dissidentes. Un long travail s’annonce pour reconstruire une société vivable. Nous ne présenterons donc que des orientations, des objectifs idéaux mais réalisables.

Les tenants du système jugeront cela utopique selon leurs normes, nous répondrons à ces personnes à la vue courte que ce qui est impossible dans leur monde ne le sera plus demain. Que la sortie progressive du capitalisme modifiera la perspective des possibilités que nous avons actuellement. Les contradictions du capitalisme ne peuvent se résoudre que par son démantèlement et son remplacement par un modèle social-économique de nature radicalement opposée. Le Socialisme Révolutionnaire Européen se veut une réponse à l’impasse dans laquelle nous nous débattons. Au delà du clivage Droite/Gauche, il défend sans concessions les intérêts des travailleurs contre l’oligarchie capitaliste. Il est porteur d’un projet alternatif propre à la réalité française et européenne.

L’Organisation Socialiste Révolutionnaire Européenne combat dans le but de créer une société juste et libre sur les bases suivantes :

La défense de la France des travailleurs. Pour nous la Patrie est avant tout une communauté vivante tournée vers l’avenir. Nous refusons de l’enfermer dans le passé et la nostalgie, sa raison d’être est la volonté de vivre ensemble, de lutter pour une destinée commune et pour la justice sociale. Menacée de disparaître dans la mondialisation, la France est encore un bouclier contre les agressions du capitalisme. Elle a la possibilité de devenir un point d’appui pour la résistance à la globalisation en Europe à condition que les travailleurs se réapproprient les leviers essentiels de la souveraineté.

Sortir de la « Technocratie Européenne », pour construire une autre Europe. Nous combattons l’Union Technocratique Européenne, qui est au service des intérêts de la mondialisation capitaliste (son rôle étant de faire éclater les États et de détruire les acquis sociaux des travailleurs) et au service de l’impérialisme américain. Partisans d’une Europe respectueuse des Nations, des Peuples et des Régions, nous voulons qu’elle devienne un espace culturel et politique commun basé sur le principe de subsidiarité. Il faut créer un espace géopolitique fort pour mettre en place une alternative au capitalisme et soutenir les luttes des peuples contre l’impérialisme mondialiste. Dans cette optique la sortie de la France de l’OTAN, organe militaire des intérêts impérialistes étasuniens, constitue un axe majeur de notre combat et de notre propagande. Un même courant antiotanesque doit parcourir toute l’Europe.

Un véritable Socialisme.

La sortie du système capitalisme est notre priorité, nous voulons affirmer qu’une alternative existe à sa domination. Notre Socialisme traduit la volonté de rendre aux travailleurs la maîtrise de leur destin. Poursuivant la longue tradition du mouvement révolutionnaire ouvrier, il place les intérêts de la communauté au-dessus des intérêts particuliers des individus atomisés et des classes privilégiées. Le socialisme implique l’assujettissement de l’économique au politique orienté vers le bien commun, celui de l’immense majorité des travailleurs. Nous voulons une société qui permette à chacun de vivre dignement et où l’existence ne soit plus une course effrénée aux profits et aux bonheurs artificiels.

Un changement radical de société

La transformation des formes de propriétés (développement de la propriété et de la gestion collective des entreprises), de production (devant libérer les prolétaires de l’aliénation salariale et protéger leur environnement) et de travail (devenant une contribution à la richesse de l’ensemble de la Nation et de ce fait générant des droits politiques spécifiques pour les travailleurs) devront aboutir à une transformation radicale de la société ; transformation nécessairement conduite grâce à l’hégémonie politique des travailleurs jusqu’à maintenant privés de tout pouvoir authentique de décision. La nationalisation/socialisation de tous les secteurs industriels et financiers stratégiques ainsi que des services indispensables à la communauté (revalorisation de l’idée de service public) doit assurer les intérêts vitaux de la Nation. Assurer une vie digne à l’ensemble des membres de la communauté nationale, en permettant l’accès de tous (en particulier les familles populaires) à la santé, à l’éducation et à une retraite décente est un objectif raisonnable.

Le Pouvoir au Peuple.

A la démagogie et aux manipulations médiatiques dans laquelle sombre le politique à notre époque, nous opposons une République profondément renouvelée dans ses institutions par le Socialisme. La Souveraineté Populaire doit s’exprimer dans l’ensemble des mécanismes de gouvernement. Notre objectif est une démocratie participative, fédérative, organique et directe incarnée par la multiplication des assemblées populaires au niveau local (importance des communes et des conseils de travailleurs). Ce sont ces leviers qui permettront de faire basculer le rapport de force entre le Capital et le Travail, rendant ainsi au travail vivant sa prédominance sur les moyens de production mis à la disposition dans le système actuel, de l’accumulation capitaliste se traduisant par le productivisme et le processus de valorisation. La tendance à créer une libre association des producteurs bouleversera le rapport au travail (dépassement de l’aliénation et de l’exploitation) et à la pratique de la politique (dépassement de son autonomisation par rapport à la communauté).

Le rôle de l’organisation politique. Elle est le cerveau collectif centralisant organiquement le sens des dynamiques sociales captées. Elle fait l’effort de conscientisation nécessaire afin de formuler nettement les orientations essentielles visant le renversement des conditions sociales actuelles. Elle rejette l’immédiatisme et le spontanéisme tout en gardant une suffisante souplesse afin d’examiner ce qui vaut la peine d’être appuyé dans la mesure où cela favorise les finalités que nous poursuivons.

Son existence naissante est actuellement le symptôme apparaissant d’un bouleversement en train de se produire dans les profondeurs de la société capitaliste et elle se connaît en tant que telle, elle en est la conscience de classe agissante.

Il n’y a pas de praxis révolutionnaire sans théorie révolutionnaire et pas d’unité entre les deux sans la médiation de l’organisation révolutionnaire.