L’avenir de Rébellion ? La vision de nos lecteurs ( Suite)
Avant d’être une aventure rédactionnelle collective, Rébellion est pour moi une histoire personnelle, celle d’un jeune Français, avide de lectures saines. Client de la librairie parisienne Facta, à la fin des années 2000, je découvre Rébellion par l’entremise de Vincent, le libraire, qui me conseille la revue au vu de mes autres lectures. Une nouvelle fois, il avait su me conseiller avec justesse.
Il serait malhonnête d’affirmer que je me souviens avec précision des sentiments qui furent les miens en feuilletant ses pages pour la première fois. En revanche, je peux alléguer qu’ouvrir une revue, c’est découvrir un nouveau monde, ou à minima, rejoindre un monde qu’on souhaite connaître davantage. Je vais toutefois tenter de vous livrer mes impressions d’alors : la revue est singulière et possède une ‘‘identité visuelle forte’’, comme pourrait le dire un élève en marketing. Pourtant, là, c’est bien vrai, mais j’insisterai pour dire que la forme est au service du fond et surtout pas l’inverse.Et c’est ce qui nous distingue des apôtres de la mercatique, science bancale, mais véritable religion…
Je suis devenu un lecteur isolé de cette revue, m’inspirant des entrevues et apprenant à travers les articles de fond, une rareté dans la presse actuellement qui succombe au court– Twitter étant passé par là, on pense désormais qu’on peut tout expliciter en une centaine de caractères. Heureusement, certains résistent encore et Rébellion en fait partie.
Je rechercheles auteurs et les artistes cités dans la revue : certains me plaisent, d’autres moins (l’idée n’étant pas d’adhérer à une secte, mais d’étendre sa culture, on est libre d’apprécier ou non les artistes proposés.)
À l’occasion d’une soirée du cercle francilien de la revue, je rencontre plusieurs plumes de la revue, Marie Chancel et d’autres. Si nous ne sommes pas toujours très nombreux, nous nous retrouvons toujours dans une saine atmosphère de camaraderie et la compétition n’a pas sa place ici.
Après avoir échangé à quelques reprises avec des rédacteurs, on me propose d’écrire pour Rébellion. Je m’adonne déjà à l’exercice pour d’autres médias et j’hésite. Suis-je en mesure d’offrir aux lecteurs de la revue ce qu’elle m’a donné depuis que je la lis ?
Je dois dire qu’après plusieurs contributions, et malgré la confiance de l’ensemble de la Rédaction, je persiste à m’interroger. Dans le fond, c’est plutôt une bonne chose, cela signifie que j’ai à cœur d’offrir un contenu de qualité.
Nous vivons dans le monde de l’instantané, la lecture permet de prendre le temps et le recul nécessaire pour approfondir des notions,. Elle permet d’aiguiser son savoir et affiner sa pensée.
Une pensée qui est le marchepied vers l’action. C’est vers cela que nous devons tendre.
Une action qui est essentiellement métapolitique de mon point de vue, car l’aventure électorale étant soit une impasse, soit une simple manière de se compter.
L’arrivée des Éditions des Livres Noirs répond à cette soif d’action. Rappelons que ces éditions ont pour but de proposer ce que les éditeurs marchands ne publient pas par idéologie et que les éditeurs plus politiques ne publient pas par manque de temps ou d’audace !
On y retrouve ce qui fait l’identité visuelle et intellectuelle de Rébellion.
On peut influencer en dehors des cases et des partis, je serais même tenté de dire que c’est notre devoir. Un devoir qui exige que l’on devienne un peu plus qu’un lecteur.
Chaque numéro de Rébellion et chaque livre/brochure des Livres noirs sont autant de petits cailloux dans la chaussure des bien-pensants. Avec la parution du 100ᵉ numéro de Rébellion, je ressens, forcément, un peu de fierté d’avoir rejoint cette grande aventure, mais surtout une grande responsabilité. Voulons-nous 100, 1000, 10 000 numéros supplémentaires ? Ou voulons-nous que notre combat pour la justice, l’autonomie, la patrie et le socialisme triomphe ?
En vérité, seule une victoire politique définitive (et encore, cela existe-t-il vraiment ?) excuserait la fin de la parution de la revue. En attendant, il nous reste à retrousser nos manches pour continuer à “évangéliser” les masses et à vous, lecteurs, à diffuser notre message ; par courriel, de la main à la main, sur les murs !
La Commune n’est pas encore morte ! Rébellion !
Jean Ernice
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