Gilets jaunes – Acte 5 : Ensemble, tout devient possible !
Sa stratégie de la tension et du pourrissement s’étant retourné contre lui le 1er décembre, le gouvernement Macron à jeté toute ses forces dans la bataille la semaine suivante.
Ce samedi nous avons vu un système aux abois mobiliser ses troupes de sécurité de manière offensive. Une répression efficace si on juge le nombre de blessés parmi les manifestants, et la multiplication sans précédent des poursuites et des arrestations préventives. Nous assistons à une vaste opération de reprise en main musclée dont toute la mesure n’a pas été prise. Des gens se font arrêter juste parce qu’on a trouvé sur eux des masques de protection et des gilets jaunes ! Pour briser le mouvement, le système utilise un état d’exception et cible les éléments radicaux mais aussi des dizaines de gilets jaunes anonymes et impliqués. Pourquoi alors les dégâts sont-ils plus important ce samedi que la semaine précédente ? Parce qu’on cible les manifestants mais pas les casseurs.
Les quelques mesures sociales lancées aux français ne vont pas faire taire la révolte. La majorité des gilets jaunes ne veulent pas rentrer chez eux. Dès lors la question de la suite est important. Le mouvement des Gilets jaunes à fait de ses marches sur Paris un symbole de sa volonté. Mais face à la répression et aux parasites de sa révolte, il faut revenir au coeur de notre pays.
La question de la suite est en effet ouverte. Nous pensons que nous devons rester dans les périphéries avec notre peuple et nous méfier des « émeutes métropolitaines » qui deviennent des impasses (voire des pièges). Beaucoup dans le mouvement font d’ailleurs cette analyse comme cette remarque lue sur un fil de discussion : « Pour mes compatriotes, le message est simple : restez dans vos provinces avec vos proches, vos familles et vos amis. Allez faire chier vos parlementaires, votre préfecture, votre mairie, bloquez les axes stratégiques, commerciaux, routiers, maritimes, pétroliers et tout ce que vous pensez pouvoir faire pour emmerder le pouvoir politique et économique. On ne peut pas passer le barrage des CRS pour aller chercher le roi à l’Élysée, alors on va continuer de mettre la pression ailleurs jusqu’à que les contre-pouvoirs parlementaires, médiatiques et économiques le poussent à la démission. Dispersons-nous partout en France et n’allons plus à Paris, ce sera moins dangereux et plus efficace. D’ailleurs Parisiens, prenez l’État à rebours : allez en périphérie ou en province aider vos frères de lutte. »
Tel et tel autre essaieront de récupérer cet élan populaire. Nous pensons que des structures vont se créer d’elles-mêmes au niveau local en province, par l’intelligence et la cohésion transpartisane réelle et de la majorité des maquisards des ronds-points et des péages à du pays. Et c’est la meilleure chose à laquelle vous puissiez travailler chez vous, où que vous soyez : tisser des liens et enraciner le mouvement.
Avec le froid et les fêtes, on peut s’attendre à une décrue temporaire de l’agitation. Mais l’esprit de corps et de rébellion s’est réveillé après un trop long sommeil pour être oublié de si tôt. La stratégie de retour vers la périphérie va lui permettre de reprendre des forces dans ses bases arrières et servir de noyau à de futures révoltes.
Les prétextes ne manqueront pas. Nous entrons dans une période d’instabilité politique et économique en Europe et dans le monde, avec en outre des élections qui sont parmi les rares à conserver un je ne sais quoi de démocratique dans leur mode de scrutin : européennes en 2019 mais surtout municipales en 2022. Si demain la France périphérie se hérisse de petites mairies « Gilets jaunes » et refuse tout les aménagements de son territoire sur les standards des technocrates de Paris, Bruxelles ou d’ailleurs, nous pourrions voir naitre ces « communautés politique autonome offensives » que nous évoquions il y a quelques années.
L’orientation de Rébellion est autonome, fédéraliste, communautaire et enracinée. Nous avons trouvé dans le mouvement des gilets jaunes cette même aspiration qui la source de notre vision d’une société harmonieuse et vivante. Il a enterré le clivage droite/gauche, fait naître un sentiment commun et un enthousiasme sans précédent. Malgré la violence et l’ambiance étrange de la période nous traversons, un petit sourire nous transporte depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes. Une certitude nous habite : rien n’est joué et le système n’a finalement pas gagné.
Concrètement, nous voyons des priorités. L’enracinement du mouvement que nous avons décrit, mais aussi la mise en place d’une solidarité avec les victimes de la répression. Il y aura des gens à soutenir, surtout parmi les anonymes, et des luttes à mener pour obtenir la libération de certains. A l’échelle de la communauté de Rébellion, nous devons nous structurer et mieux nous coordonner pour être au service dans le combat de notre peuple.