Futurisme : Tout brûler… puis recommencer

Par Rémi Tremblay pour la revue Zentropa Mag

Il y a une maladie plus insidieuse que les autres, plus mortelles aussi, du moins pour l’âme : il s’agit de l’embourgeoisement. Tout commence par une simple compromission, choisir le confort à l’action, puis le mal s’immisce sournoisement, et un jour on regarde derrière nous sans comprendre le jeune homme que nous étions. Plus de justification pour l’inaction, c’est au contraire la déification de la flemme. Le triomphe de la pantoufle. C’est l’heure où l’on devenu vieux et con, bourgeois et conventionnel, avec un vote aux quatre ans et une donation ici et là pour s’acheter bonne conscience.

Mais le mal n’est pas incurable et il existe des antidotes. Le Futurisme politique, anthologie de textes choisis de Filippo Marinetti – en fait partie. Courte brochure de 70 pages, sa lecture peut s’avérer salutaire pour quiconque est en train de sombrer dans les vases de l’embourgeoisement.

Cet opsuscule nous ramène aux fondamentaux, à la racine. Quand nous étions jeunes, nous combattions non pas pour davantage de sécurité dans notre pays ou des cotisations moins élevées. C’est par quête de l’héroïsme, par haine de ce système veule. Et Marinetti, précurseur des fascistes italiens, nous replonge le nez dedans : notre combat est fougue et violence ou ne sera pas.

Notre combat n’est pas celui de Bardella, ou encore celui de Ciotti ou Zemmour. N’en déplaise à Barrès, on ne combat pas pour « la terre et les morts », mais pour l’avenir et pourquoi pas les cieux. La grisaille perpétuelle de notre monde asservit notre imagination et brime nos rêves, Marinetti et son armée de poètes nous exhorte à justement rêver plus haut, plus loin et plus vite. 

Laissons les barouds d’honneur à ceux qui aspirent à se reposer et reprenons l’étendard de l’avant-garde.

La meilleure défense est toujours l’attaque, et il convient de ne pas se replier – à la Junger – mais au contraire de prendre la vie d’assaut, d’accepter la confrontation, plutôt que de la fuir comme un mort en sursis. Que vaut une vie longue et confortable face à l’éclair de l’héroïsme et de la grandeur? « Mieux vaut, nous chante le futuriste, un splendide désastre que la course monotone du train-train quotidien. »

On l’oublie quelque fois en lisant certains nationalistes plus réactionnaires que révolutionnaires, mais notre combat n’est pas la préservation de musées ou de reliques. C’est dans l’avenir que nous devons nous projeter. Toute nostalgie devient incapacitante et rappelle davantage le vieillard radoteur au crépuscule de sa vie que le bâtisseur de civilisation. On ne doit pas se couper de notre passé, mais plutôt en tirer la sève nourricière pour créer le monde de demain, en respectant l’ADN de notre patrie. 

Filippo Marinetti , Le Futurisme politique, Les éditions des Livres noirs, 2024, 70 p.

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