Mieux que Big Brother, Facebook !
Aux antipodes de l’oligarchie politico-financière qui muselle les médias, le site et le bulletin Géopolitique Profonde se positionne dans la défense stricte de la souveraineté française. Nous proposons à nos lecteurs de découvrir ce projet de manière régulière sur notre site.
La société Facebook est un «service d’espionnage» selon le lanceur d’alerte Edward Snowden. Les propos de cet individu mériteraient d’être bien intégrés dans les crânes atlantistes des pouvoirs publics français et zéropéen. Les affaires récentes touchant cette entreprise localisée dans la Silicon Valley nécessitent de faire le point.
Un quart de la population mondiale utilise Facebook, du jamais vu. L’entreprise est sur le point de devenir plus puissante que la National Security Agency (NSA) et pourrait devenir « le sous-traitant gouvernemental le plus puissant au monde » d’ici 10 ans, selon John Robb, un ancien agent antiterroriste du Commandement des opérations spéciales des États-Unis et conseiller de longue date du renseignement militaire américain. Facebook a d’ailleurs des liens certains avec l’état profond anglo-saxon qui compte bien utiliser la colossale manne d’informations de la plateforme pour accroître le contrôle et la surveillance politique. L’entreprise de Mark Superberg (5e fortune mondiale) occupe également une position privilégiée pour devenir le premier fournisseur mondial de services d’information pour les gouvernements du monde.
La surveillance de masse a d’ailleurs été récemment entérinée par le droit américain. Les autorités US ont promulgué une loi renouvelant le programme de surveillance d’Internet par la NSA pour une durée de six ans. Créé après les attentats du 11 septembre 2001 et formalisé dans la section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), le programme permet à la NSA d’examiner sans mandat les communications effectuées en dehors des États-Unis via des plateformes telles que Facebook ou Google, et d’en collecter les informations. Les flux échangés par des Américains, sur leur territoire ou en dehors, pourraient également être pistés si un lien peut être effectué avec des cibles étrangères (Radio Chine internationale, le 20/01/18).
Le fichage minutieux de Superberg
Quand on parle du réseau asocial Facebook, il faut y rattacher également les messageries WhatsApp et Messenger, ainsi que la plateforme Instagram, destinée au partage de photos et de vidéos.
Les paramétrages par défaut des Facebook et autre Google sont intrusifs vis-à-vis des données personnelles des utilisateurs. Il s’agit donc de faire quelques manipulations dans les paramètres pour y échapper quelque peu. Mais la société de Superberg sauvegarde tous les éléments passant sur sa plateforme : les personnes qui ne font plus partie de la liste d’amis, les anciennes relations amoureuses, les ex-employeurs, les précédents noms et les métadonnées des photos postées (le modèle de l’appareil photo, l’exposition, l’orientation, l’ouverture, la vitesse d’obturation, la longueur focale et l’adresse IP de téléchargement). C’est probablement la première fois dans l’histoire humaine qu’une décennie complète de données relatives comportement humain est stockée.
La société est capable de déterminer les éléments du quotidien avec précision (domicile, lieu de travail, trajet habituel, heures de réveil et de coucher…). Parmi les données aspirées, même lorsque Facebook est fermé, on compte l’adresse IP de l’ordinateur, la géolocalisation, l’adresse email, le trajet de la souris d’ordinateur sur l’écran, le temps passé sur telle ou telle partie d’une page Web, sur tel produit, etc. Facebook récupère toutes les données disponibles sur les autres sites ouverts sur l’ordinateur et sur le téléphone grâce à ses algorithmes. Les boutons Facebook «J’aime» ou «Partager» qui apparaissent sur de nombreux sites contraignent également le navigateur Internet à transmettre des données de l’internaute vers la société, et ce même s’il n’a pas cliqué dessus.
La reconnaissance faciale de la plateforme Facebook est de plus en plus au point. Sans aucune intervention humaine, ses algorithmes sont capables d’identifier auto- matiquement les utilisateurs sur toutes les photos publiées sur le réseau social. De même que le dernier téléphone iPhone X d’Apple, qui a une technologie 3D pour la re- connaissance faciale, avecun projecteur déployant 30000points invisibles sur levisage de son utilisateur pour le modéliser en profondeur. Le CenterofPrivacyandTechnology de l’Université Georgetown Law ( Washington) avait déjà signalé en 2016 que 117 millions d’Américains (environ la moitié des adultes du pays) figuraient, à leur insu, dans des bases de données permettant la reconnaissance faciale utilisées par le FBI. Nous pouvons modestement soupçonner que les instances gouvernementales US échangent des éléments avec les géants du numérique pour croiser leurs informations.
Selon Forbes, la discrète entreprise israélienne de surveillance Terrogence, fondée par un ancien officier des services de renseignement israéliens, utilise la base de données massive des plateformes Facebook, YouTube et d’autres sites Internet depuis cinq ans. Son objectif est de collecter des visages pour son système de reconnaissance faciale nommé Face-Int. Le système a été racheté en 2017 par Verint Systems, une société US initialement israélienne (Comverse Technology, Inc.), qui fournit des services à la NSA, à la marine US et à des agences de sécurité et de renseignement.
Selon le docteur Laurent Alexandre, les milliards de données qui composeront notre dossier médical ne pourront être analysés que par des IA. Les deux groupes numériques les plus investis dans la santé sont IBM et Google, mais Microsoft, Facebook, Amazon ou encore Baidu se sont également engagés très sérieusement dans le secteur (L’Express, 27/12/17). Le développement de la génomique, des neurosciences et des capteurs électroniques connectés surveillant la santé, devraient bouleverser le domaine médical.
Un réseau sous surveillance
Sur mobile, Facebook scanne l’intégralité des conversations (appel et texte), les photos, vidéos, et tout fichier ou lien échangés sur sa messagerie Messenger. Des modérateurs analysent tout et bloquent ou retirent les contenus s’ils le jugent nécessaire. L’IA de Facebook commence à faire le travail de modération et de censure automatique sur les contenus qu’elle juge « inappropriés ». Le réseau conserve également toute trace d’appels téléphoniques et SMS, sans mention préalable et indépendamment des applications Facebook et Messenger. Des éléments qui ne sont pourtant pas mentionnés sur la page du site dédié au sujet.
Selon Vice, des éléments de conversations téléphoniques peuvent être captés par Facebook lors d’un simple appel pour proposer des messages sponsorisés adaptés. Quand un usager synchronise ses contacts téléphoniques avec le réseau social, les adresses email et les numéros de téléphone de toutes ses connaissances enregistrées sont collectés, ainsi que toute autre information présente sur l’appareil. Les internautes non-inscrits sur la plateforme Facebook voient donc leurs datas également aspirées. Par ailleurs, si l’utilisateur a fourni son numéro de téléphone au moment de l’inscription ou de l’activation de l’authentification à deux facteurs du site Facebook, le profil social associé peut être retrouvé en tapant le numéro de mobile dans le moteur de recherche de Facebook.
Des chercheurs en cybersécurité de l’Université de la Ruhr (Allemagne) viennent de révéler une faille sur l’application mobile WhatsApp, pourtant réputée pour être sécurisée (chiffrement de bout en bout). Cette brèche permettrait d’accéder au contenu des conversations chiffrées des utilisateurs de la messagerie. Le risque serait tout de même limité du fait que le pirate doit intégrer la discussion du groupe qu’il cible préalablement. Dans tous les cas, cette messagerie instantanée transfère à son propriétaire Facebook toutes les données de ses utilisateurs, selon Paris Match. Sont transmis les numéros de téléphone et surtout toutes «les informations relatives aux habitudes d’utilisation», sans l’accord de l’utilisateur. Le seul moyen d’y échapper est de supprimer son compte WhatsApp. Un autre défaut a été identifié sur Facebook par une équipe de chercheurs américains, français et allemands. Il permettait de transmettre aux annonceurs les numéros de téléphone portable des usagers par le biais d’un outil de ciblage pour les audiences personnalisées. Depuis la fondation du réseau à Harvard en 2004, le site Tech Crunch a comptabilisé 39 incidents critiques en matière de protection des données privées des utilisateurs de Facebook.
Facebook a déposé un brevet en 2016 pour pouvoir activer le micro d’un smartphone à l’aide d’un son inaudible pour l’humain (diffusé à la télévision par exemple) et récupérer les données enregistrées. D’autres brevets prévoient de prédire l’avenir d’un utilisateur en analysant publications, messages, dépenses bancaires et localisation ou encore de déterminer quels amis une personne côtoie le plus en analysant les localisations des téléphones.
Le réseau asocial a récemment reconnu avoir partagé les données de ses utilisateurs avec le constructeur Huawei, ainsi qu’avec d’autres entreprises chinoises telles que Lenovo, OPPO ou TCL. Superberg ne gagne clairement pas des points d’amitié avec Mc-Donald Trump, qui a récemment interdit les appareils fabriqués par Huawei pour cause de soupçons d’espionnage. La firme chinoise s’est défendue des accusations de collecte et stockage de données des utilisateurs de Facebook. Le New York Times a aussi signalé que Facebook avait partagé les données de ses utilisateurs avec 60 constructeurs de smartphones (Apple, Microsoft, HTC, Samsung…) durant dix longues années de pillage de data. On comprend pourquoi le niveau de capitalisation boursière de cette société d’à peine plus de 25 000 employés est aussi élevé, et ce malgré l’affaire Cambridge Analytica, qui a fait passer la cote de 538 Mds $ à 445 Mds $ entre le 19 et le 28 mars 2018.
En parlant de cette dernière polémique qui n’a étonné que les moins avertis, le magazine scientifique international New Scientist a découvert une base de données accessible de 3 millions d’utilisateurs Facebook, avec des éléments intimes sur chaque profil. Comme pour le « scandale » Cambridge Analytica, c’est un quiz de personnalité de l’application myPersonality qui a permis d’établir des profils. Des renseignements « hautement sensibles » des résultats de tests psychologiques étaient donc facilement accessibles depuis 4 ans, car mal sécurisés. Bien que ces datas soient anonymes, il était apparemment aisé de recouper les données du test avec l’identité de l’individu l’ayant effectué. Facebook a suspendu myPersonality le 7 avril 2018 suite à son enquête sur les applications violant ses règles d’utilisation. Ce sont 200 applications de ce type qui ont été récemment mises hors service par la société californienne.
Publicité, dissimulation, addiction… un modèle de société exemplaire
Sur Internet, la plupart des sites vous demandent d’accepter des «cookies», un petit fichier stocké sur l’ordinateur ou le téléphone par les sites que vous visitez. S’ils sont déjà partiellement utilisés par les publicitaires comme des mouchards implantés au sein du navigateur, il existe d’autres types de mouchards qui collectent bien plus d’informations comme les « scripts de traçage ». Selon une étude de Cliqz de 2017, 77 % des 440 millions de pages vues par 850 000 personnes analysées contenaient des mouchards. Les outils publicitaires de Google comme DoubleClick, Google Publishers Tag et Google Tag Manager représentent 48 % des pages Internet et sont présents sur quasi deux tiers des pages visitées par les participants à l’expérience à grande échelle… loin devant Facebook. Mais ce dernier peut, comme Google, suivre et étudier en détail les pratiques de navigation de leurs utilisateurs. Le modèle économique de ces sociétés repose quasiment entièrement sur la commercialisation des données personnelles de ses utilisateurs vers les annonceurs (entreprises qui font de la publicité ciblée sur le réseau social). Plus de 98 % des revenus de Facebook en 2017 (39 Mds $) proviennent la vente des éléments des profils personnels à des annonceurs, dont 88 % viennent des publicités sur appareils mobiles. De plus, la société acquiert régulièrement des datas à des tiers pour alimenter son intelligence artificielle
Depuis plusieurs mois, Facebook est préoccupé par l’effondrement contextuel (context collapse), autrement dit, du fait que les utilisateurs du réseau sont plus mesurés dans la publication des détails intimes de leur vie. De plus, les flux d’actualités sont envahis par les médias et les entreprises, ce qui rend les audiences plus passives et ne bénéficient pas à son business model. Effectivement, les « murs Facebook » affichent bien plus de liens vers des sites Web tiers que d’éléments de vie personnelle ; ce qui n’arrange pas la société numérique. La plateforme va donc dorénavant donner la priorité aux messages des amis sur le fil d’actualités, plutôt qu’aux contenus postés par les marques privées et les médias. Pour l’exemple, si Facebook devait rémunérer ses utilisateurs pour l’exploitation de leurs données personnelles, il devrait verser au total près de 350 000 Mds $, selon le chercheur Olivier Auber.
De même, les applications représentent la majorité du temps passé sur les appareils mobiles, qui se répartit entre seulement 5 applications (85 % du temps des utilisa- teurs selon comScore). Les géants du high-tech sont donc également à la recherche de stratégies pour dépasser cette crise de l’engagement sur les applications. Alors que ces entreprises s’appuient sur un nombre conséquent d’applications différentes pour atteindre un maximum d’audience, la crise d’engagement de plus en plus forte met tout leur écosystème en danger. Pour dépasser le phénomène, WeChat, Google, Facebook ont pour objectif d’intégrer des mini applications au sein même de leurs applications (BI Intelligence, « La fin des applications », 08/09/17).
Les plateformes telles que Facebook sont pensées pour être addictives. À haute dose et à long terme, elles déchirent le tissu social et créent des effets addictifs néfastes, comme l’ont récemment dénoncé d’anciens cadres de l’entreprise. C’est bien souvent les personnes qui connaissent le mieux les nouvelles technologies informatiques, parce qu’ils les ont créées, qui sont les premières à s’en détourner et surtout à préserver leur progéniture d’une exposition précoce. En effet, l’addiction aux technologies est créée de toute pièce. Depuis longtemps déjà, les comportementalistes ont théorisé comment conditionner l’Homme avec diverses méthodes de stimulation. La logique a été poussée au maximum aujourd’hui : les besoins d’interactions sociales, de reconnaissance, la capacité à nous laisser distraire, les limites de notre mémoire, la vitesse et la surcharge d’informations, tout est étudié par la captologie. Conçue par les comportementalistes, elle est devenue une science à part entière en s’appuyant sur des techniques de persuasion prenant acte de l’impatience, l’insatisfaction ou encore l’infodépendance présentes dans nos sociétés. L’objectif des annonceurs et autres publicitaires étant de susciter l’attention de l’individu cible pour créer addictions et frustration entraînant mécaniquement une baisse de l’attention et un engagement temporel conséquent sur les réseaux sociaux.
En 2016 en France, les adultes passaient 3 h 58 heures par jour en moyenne devant un écran d’ordinateur ou de smartphone et 3 h 51 devant une télévision quasiment dans le même temps. Une étude de la Radiological Society of North America affirme que les personnes les plus dépendantes à Internet et au smartphone ont des scores significativement plus élevés dans la dépression, l’anxiété, l’insomnie et l’impulsivité. C’est en ce sens que Tristan Harris, ingénieur et ancien « philosophe produit » de Google, a déclaré que « la technologie détourne nos esprits ». Ancien promoteur des nouvelles technologies, il en est aujourd’hui un farouche opposant sous prétexte qu’elles seraient au service exclusif de la publicité. Il a même créé un site Internet dédié à cette lutte pour que les plateformes technologiques cessent de détourner les esprits et pensent plus au bien-être humain.
Google et Facebook sont des «infomédiaires», c’est-à-dire qu’ils organisent le contenu produit par d’autres. Leur réussite économique s’appuie sur la captation des revenus publicitaires grâce à des technologies de ciblage alimentées par la collecte des données personnelles de leurs utilisateurs. À eux deux, ils représentaient 84 % des dépenses de publicité en ligne dans le monde en 2017 (Chine exceptée), selon une étude de GroupeM. Pour la première fois en France, ce marché de la publicité sur Internet a dépassé celui de la publicité télévisuelle, avec 3,5 Mds € d’investissement en 2016, et particulièrement grâce à l’efficacité des algorithmes (qui affichent des bannières correspondant à nos intérêts).
Facebook compte également s’inscrire dans la hiérarchisation de l’information pour que certains contenus n’apparaissent pas ou moins dans les fils d’actualités. Ce sont les utilisateurs du réseau social eux-mêmes qui pourront juger du degré de fiabilité d’une information présente sur la plateforme. De plus, Facebook travaille main dans la main avec la Commission européenne contre les fake news et ferait preuve d’un certain zèle pour censurer et supprimer des contenus sur demande du gouvernement israélien et américain. Le financement de la presse mainstream française par Facebook a notamment été mis en place pour contrer les « contenus sales », comme celui que vous lisez actuellement.
Après l’État, la publicité, le complexe militaro-industriel et le secteur bancaire, c’est maintenant au tour de Facebook de venir sauver financièrement les médias français nuls et déficitaires. Selon une étude de Nicolas Becquet, de l’Observatoire européen du journalisme, entre 100 000 et 200 000 € mensuels renouvelables tous les six mois sont distribués à des journaux tels que TF1, Le Figaro, Le Parisien ou Le Monde pour qu’ils produisent du contenu directement sur le réseau social.
Au vu de la purge par laquelle s’est illustrée Facebook cette année sur les contenus idéologiquement déviants (Marsault, NordPresse, Égalité & Réconciliation, etc.), il semble a contrario essentiel de ne pas trop être dépendant de ces entreprises de la Silicon Valley, clairement engagées politiquement. Facebook peut également ralentir les flux de publications des mal pensants sur son réseau, comme l’a montré le cas des liens du site de l’ancien diplomate et blogueur subversif britannique Craig Murray. Google et Facebook ont d’ailleurs annoncé la couleur en déclarant que le point de vue des médias russes ne doit pas avoir le même degré d’impact que celui des médias occidentaux sur leur plateforme. Au moins c’est dit.
La branche française du réseau asocial est dirigée par le sous-préfet sarközyste Laurent Solly, membre de l’obédience maçonnique Grand Orient de France et du club élitiste Le Siècle (Faits & Documents n° 451, mai 2018, p.12). Autant dire la crème de la crème. La suppression pure et simple des pages Facebook des Identitaires et de l’opération Defend Europe, ni illégale ni violente jusqu’à preuve du contraire, traduit les orientations du réseau envers les idées mal pensantes. Les pages ont été retirées sur demande de la DILCRAH, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGTB, créée sous le règne de Sarköland en 2012 et directement rattachée au Premier ministre depuis 2014 sous la Hollandie.
Géopolitique Profonde – Juin 2018 – N°6
La propagande numérique au service du politique ou l’hypocrisie de l’oligarchie occidentale
Cambridge Analytica était initialement une simple entreprise Psyops, c’est-à-dire d’ingénierie sociale, ayant les moyens de provoquer un changement de sentiment de masse en gagnant les cœurs et des esprits. Le principal problème est que cette puissante entreprise de relations publiques a surtout été utilisée par des individus appartenant aux tendances de droite alternative conservatrice.
Grosse erreur que la presstituée libérale-libertaire très neutre s’est empressée de condamner. Surtout que l’infernal McDonald aurait utilisé les services de cette compagnie en 2016 pour remporter les élections américaines. Il n’en fallait pas plus pour activer la cabale médiatique mondiale.
Depuis 2013, Cambridge Analytica, filiale de la société privée britannique SCL Group, recueillait à des fins de publicité politique les informations personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook. C’est le département SCL Elections de l’entreprise qui trace les éléments numériques (achat, activité sur Internet…) pour détecter les électeurs potentiels. Beaucoup d’informations ont été tirées de Facebook sans que les utilisateurs n’en soient informés dans le but de dresser le «portrait psychographique» de l’électeur type américain.
Le détournement de 87 millions de profils Facebook aurait été effectué par la société afin d’influer sur la campagne présidentielle américaine. Déjà précédemment, les psychologues de l’Université de Cambridge avaient légalement collecté des données Facebook à des fins de recherche à partir des mentions « j’aime » de la plateforme. Ils ont pu réaliser des études pionnières sur les traits de personnalité, la tendance politique, la sexualité et d’autres caractéristiques individuelles. Cambridge Analytica a ensuite engagé le Dr Aleksandr Kogan, chercheur de cette même université, pour affiner la récolte de nouvelles données Facebook pour leur prestation.
Le fait que Cambridge Analytica ait travaillé activement avec des candidats de tendance conservatrice s’explique par le fait que son principal investisseur était le milliardaire du même courant Robert Mercer, bon ami de l’eurosceptique Nigel Farage (créateur du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni ou UKIP). La société a également compté comme clients le candidat républicain à la présidence Ted Cruz, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU John Bolton et l’ex-conseiller déchu du président américain, Steve Bannon. En pleine guerre de l’information, des milliardaires de tendance conservatrice font face aux libéraux libertaires en mettant la main sur des entreprises clefs pour promouvoir leur ingénierie sociale. SCL Group-Cambridge Analytica, qui fournit des prestations dans le civil et dans le secteur militaire, peut être considéré comme une tendance alternative au sein de l’État profond, qui agit au cœur des gouvernements pour influer sur les opinions publiques en faveur d’un conservatisme sociétal.
Au Royaume-Uni, Cambridge Analytica avait également recueilli des données pour préparer le référendum sur le Brexit. La société aurait récolté des données personnelles de 2,7 millions d’Européens. Avant que cette affaire n’éclate, Facebook avait déclaré publiquement que son investigation personnelle n’avait pas permis de trouver de preuves de l’ingérence lors du vote du Brexit. Cambridge Analytica aurait illégalement faussé le référendum de 2016 sur le Brexit en exploitant les données des profils Facebook, selon Christopher Wylie, ancien salarié de l’entreprise mise en cause. Lors d’une audition devant des députés britanniques, il a expliqué les liens et le partage de données entre la firme et la société d’analyse du Web canadienne Aggregate IQ, qui travaillait pour la campagne pour une sortie de Britannique de l’UE. Des accusations niées par le PDG de Cambridge Analytica, Alexander Nix. Les équipes de Google n’ont pas trouvé de preuve d’ingérence de la Russie sur YouTube dans la campagne du référendum sur le Brexit. Dieu merci. Mais des études ont signalé que de nombreux faux comptes Twitter avaient été créés depuis la Russie pour relayer et amplifier les messages pour la sortie de l’UE.
Mais l’utilisation de données à des fins électorales recueillies sur Facebook et autres réseaux sociaux « a commencé avec la première campagne de Barack Obama en 2008 et s’est accentuée en 2012 », selon le Huffington Post. Les mêmes médias qui avaient loué l’audace de la stratégie numérique de l’afro-ricain de service à l’époque se sont scandalisés du cas Cambridge Analytica parce qu’il a profité à McDonald Trump… Ou la pleurnicherie à deux vitesses.
La pratique d’achats de fichiers ciblés a également été largement utilisée durant la campagne présidentielle du dieu du ciel Macron, en 2017. À partir des données des Pages blanches et de l’Insee, l’entreprise Self Contact a obtenu un fichier de 19 millions d’adresses de citoyens français. Pour un montant de 240 000 €, une opération de marketing politique téléphonique a été lancée auprès d’environ six millions de personnes. L’oligarchie s’est peu émue de l’absence de diabolisation de la pauvre société Self Contact.
Les seules conclusions honnêtes à tirer sont que Facebook vend les données des internautes à n’importe quel camp politique tant que celui-ci paye. Une étude de Bloomberg révèle que le parti politique eurosceptique AfD (Alternative pour l’Allemagne), le Parti national écossais, le président philippin Rodrigo Duterte alias The Punisher, le président argentin Mauricio Macri, le Premier ministre indien Narendra Modi, l’ancien président US Bourrique Obama, et même l’actuel président Mc Donald, ont tous basé leur campagne électorale sur les conseils avisés d ’une cellule secrète de Facebook. La cellule permet notamment de mettre en place une armée de «trolls» pour diffuser la propagande numérique de ses clients. Point d’écho dans la presstituée.
Et ce n’est pas fini. Courant 2018, Google, Facebook et Twitter ont signé des accords avec l’Institut national électoral mexicain (INE), l’organisation chargée d’organiser des élections au Mexique, pour une campagne d’orientation des résultats des élections législatives du 1er juillet 2018. Ceci se fait évidemment sous couvert de combattre les « fausses nouvelles » et toutes les niaiseries connexes. Facebook se voit donc fournir par l’INE des données en temps réel sur les élections et même un espace physique dans ses bureaux. Des accords similaires ont été conclus et annoncés avec Google et Twitter peu de temps après une conférence coorganisée à Mexico par l’INE, avec des hauts cadres de ces sociétés numériques et le National Democratic Institute (NDI), un tentacule de la CIA idéologiquement lié au Parti démocrate et dirigé par l’ancienne secrétaire d’État criminelle, Madeleine Albright. La conférence était intitulée « L’Amélioration de la conversation électorale : des alternatives pour combattre la désinformation ». Tout un programme.
Conclusion : Superberg président du monde libre ?
Quelques indices laissaient penser que le milliardaire fondateur de Facebook était un potentiel présidentiable, avant l’affaire Cambridge Analytica. Superberg a effectivement embauché de célèbres conseillers en communication et marketing politique. Il s’agit de David Plouffe, Amy Dudley et Joel Benenson, ex-conseillers des démocrates Bourrique Obama et Killary Clinton, ainsi que de Ken Mehlman, ex-conseiller de l’ancien big boss du game Georges W. Bush. Dès 2016, le PDG de Facebook avait transmis aux autorités financières américaines un document lui permettant de se présenter à un éventuel mandat politique tout en le cumulant avec ses activités entrepreneuriales. Alors qu’il se revendiquait athée jusqu’à fin 2016, Superberg a également commencé à affirmer ses liens importants avec la foi juive dès son enfance selon France Info et adresse depuis publiquement ses vœux pour toutes les fêtes juives (Faits & Documents, n° 445, 15/01/18 – 31/01/18, p.8). Il a finalement effectué une tournée très politique dans une trentaine d’États américains durant l’année 2017. Que d’ambitions pour finalement chuter comme Icare.
Géopolitique Profonde Juin 2018