Nostéô, le chemin du retour

Alors que le monde vit un moment historique, la pandémie du covid-19 a engendré des conséquences inédites. Presque trop passivement, la planète entière s’est endormie, mais le sommeil permet le rêve. Permettons-nous alors de rêver de l’après, alors que nous sortons lentement du cocon.

Ce temps de pause à forcé chacun d’entre nous à nous rattacher à ce qui nous semble essentiel, de renouer avec la simplicité et de remettre en question nos modèles. Nous avons compris que ce qui nous semblait acquis était en fait bien fragile, mais aussi qu’il était possible de vivre autrement. La lenteur, la proximité, la vie rurale, l’autonomie, l’amitié et la famille sont revenues au centre des préoccupations de nombreuses personnes. L’assignation à domicile a permis de se réapproprier nos espaces intimes, bien trop souvent utilisés comme dortoirs alors qu’ils sont notre foyer. Les liens de solidarité ont été mis à rude épreuve, mais ont émergé des solutions créatives, basées sur des initiatives locales. Le savoir-faire des couturières mobilisé pour la création de masques, les producteurs locaux qui croulent sous les demandes de volontariat (plus de 200 000 candidatures pour 8000 postes !), les projets d’exode urbain, les initiatives d’entreprenariat, la liste est longue. Une chose est sure l’air du temps a changé, nos campagnes sont devenues un trésor convoité, et mettre les mains dans la pâte un plaisir renouvelé. Et quel bonheur de voir nos écosystèmes respirer, presque revivre ? Il ne faut pas minimiser la prise de conscience de notre impact sur la planète, désormais visible et palpable au plus grand nombre. La pandémie laisse donc entrevoir de nouvelles possibilités pour le futur qui pouvaient encore sembler utopiste il y a quelques mois. Les idées fourmillent dans les corps confinés. Chaque chapelle en appelle à son grand soir pour le « monde de demain ». Il sera Vert, il sera décroissant, il sera humaniste, scientiste, spirituel…

Une chose est certaine c’est qu’il sera un retour aux sources à bien des niveaux. Ce n’est pas pour autant que le monde doit entreprendre un rétropédalage. Au contraire, c’est bien de Révolution, de tour complet, de retour à un âge d’or dont on parle ici. Nous posons les premières pierres du monde de demain, sans nostalgie. Un monde plus organique, convivial et local, débarrassé du tourisme mondial, qui laissera place à nouveau au sentiment d’aventure.

Comme Ulysse qui fit un long voyage, nous préparons notre retour. Et pour ce faire, il nous semble nécessaire de renouer avec un certain sens du Sacré ; des racines profondément ancrées permettent aux arbres de s’élever vers le ciel et de donner de beaux fruits pleins de graines pour le futur, assurant le renouveau perpétuel.

Le Monde moderne à été définitivement emporté par la maladie, à nous de créer un post-modernisme positif et vitaliste, non plus contre le temps, mais pour celui qu’il nous reste.

PAULINE GRANDIN

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