L’Armée Rouge Japonaise : pionniers du « terrorisme »

Il est impossible d’évoquer l’Armée Rouge Japonaise sans parler du mouvement étudiant. Tout comme pour la Fraction Armée Rouge allemande et les Brigades Rouges italiennes, c’est à travers le bouillonnement politique des années 1960 et les idées communistes révolutionnaires qu’une partie de la jeunesse passe dans la clandestinité armée. Ici on peut noter l’influence de la défaite de ces pays durant la Seconde Guerre Mondiale, qui renforce le rejet des élites, dont beaucoup se sont compromises à l’époque.

La genèse étudiante de l’extrême-gauche combattante

Contrairement à l’Europe, les étudiants japonais à l’origine de ce mouvement sont principalement issus de milieux modestes1 et les énormes frais d’inscriptions dans les universités nippones, dont la plupart sont privées, renforcent leur difficultés. De manière surprenante, les étudiants en médecine et en droit feront partie des plus radicaux.

Le mouvement est d’abord né des épisodes de la lutte contre la présence de l’armée américaine, alors que le gouvernement japonais fourni une base logistique importante pour la guerre du Vietnam qui bat son plein en l’année 19682. Notamment, le 21 octobre 1968, des dizaines de milliers d’étudiants se livrent à de violentes batailles de rue contre la police mobile pour empêcher le départ de trains acheminant le napalm américain vers la base de Yokota. Il faut noter aussi la hausse des frais d’inscription et les scandales de corruption qui touchent certains directeurs d’université. Si je passerais sur les nombreux épisodes de cette lutte, il faut tout de même noter son épisode final : le siège de l’université Todai de Tokyo, occupée pendant des semaines par les étudiants grévistes et que la police délogera par la force le 19 janvier 1969. Le mouvement est dirigé par les Zenkyoto, conseils de lutte inter-faculté qui éclatent après la défaite en une multitude de groupes communistes révolutionnaires, qui mènent entre eux des luttes acharnées et violentes à coup de bâton de bambou.

C’est d’abord au sein de la Ligue des communistes (trotskiste), existant depuis 1958, et de ses groupes affiliés plus ou moins autonomes que naît la future Armée rouge. Ce sont des membres des Gardes rouges qui déclarent que le mouvement étudiant ayant échoué, il faut prendre les armes pour lutter dans une perceptive internationale contre l’impérialisme japonais. Exclue du parti par la majorité légaliste, la minorité radicale issu de plusieurs groupes décide de ce réunir dans une nouvelle organisation, le Sekigun, avec pour emblème un casque rouge marqué de kenjis3 noirs. La plupart sont des étudiants de province, qui n’ont pas grand chose à perdre. Le Sekigun se voit alors comme la division japonaise d’une armée internationale comprenant palestiniens, cubains, nord-coréens ou encore Black Panthers états-uniens, lesquels, par une guérilla « à la vietnamienne », pourraient lutter contre l’impérialisme.

Le Sekigun, débuts et mutations du mouvement

Le groupe est remarqué assez vite pour sa virulence oratoire, par exemple lors d’un meeting d’organisations de la Nouvelle Gauche en septembre 1969, rassemblant prés de 11 000 étudiants. La police commence déjà à mettre l’organisation sous surveillance, quoiqu’assez lâche.

En 1969, le mouvement compte environ 400 membres. Le premier chef de l’Armée rouge, Shiomi, cherche à créer une base d’entraînement pour des coups de main, notamment dans le but d’enlever le premier ministre Sato avant qu’il ne rencontre Nixon. Malheureusement pour le Sekigun, la police cerne le chalet qui leur sert de base et arrête ses membres avant l’action. Plus de 89 membres du groupe se retrouvent en prison. Mais à ce stade, le mouvement est déjà en partie divisé en cellules autonomes, et de nombreux membres parviennent à continuer leurs activités.

C’est ainsi qu’un autre petit groupe issu du Sekigun organise un coup d’éclat le 30 mars 1970 : le premier détournement d’avion de l’histoire du Japon ; en effet, neuf jeunes membres de l’organisation, armés de sabres, capturent l’avion Yodo et ses 132 passagers et l’amènent en Corée du Nord ; malgré une ruse des autorités qui dirigent l’avion à Séoul une première fois et l’échange des otages contre le ministre japonais des transports, l’opération est une réussite relative. Ayant reçu l’asile politique dans le pays de Kim Il-sung, ils travailleront ensuite pour lui en tant qu’agents terroristes ou espions.

Après ces événements, l’organisation se restructure sous la direction de Tsuneo Mori, qui contrairement à l’ancien leader, à des origines très pauvres et vient d’une université secondaire d’Osaka. Grâce à la coopérative d’entraide pour les étudiants démunis de cette université, le jeune homme commence à fréquenter Tamiya, un des preneurs d’otage du Yodo, et grimpe progressivement dans l’organisation. Mori, contrairement à une autre partie des membres, ne s’intéresse que peu à l’internationalisme et vise la révolution au Japon. A ce stade, le groupe à tendance à se diviser ainsi entre une tendance plutôt maoïste, partisane avec Mori de la révolution nationale et une tendance plutôt trotskiste, partisane de l’internationalisme. Le mouvement finit par se diviser en deux : les partisans de Mori forment le Rengo Sekigun (Armée rouge unifiée) et les internationalistes le Nihon Sekigun (Armée rouge japonaise)

Le Rengo Sekigun, brève et tragique histoire d’un sectarisme révolutionnaire

L’organisation encore unie vise d’abord à acquérir des fonds et des armes et commet dans cet objectif de nombreux braquages de banques et dépôts de munitions durant l’année 1971. Pour ce faire, elle s’allie puis fusionne assez vite avec un autre mouvement, le Keihin ampo Kyoto de Yoko Nagata. C’est ainsi qu’elle devient le Rengo Sekigun. Les premiers attentats suivent bientôt, visant d’abord le commissariat de police de Tokyo. Le groupe se dote aussi d’une base dans un chalet isolé des montagnes prés de la capitale, dans la région de Nagano ; l’objectif est d’y entraîner de nouvelles recrues au maniement des armes et des explosifs, pour en faire des commandos.

Très vite, l’ambiance au sein de l’organisation se tend, émaillée de rivalités entre Nagata et Mori pour le leadership. Les premiers règlements de compte et assassinats arrivent promptement, visant d’abord les membres ayant manifesté le désir de quitter le mouvement : ainsi en août 1971 un couple de militants est assassiné par la garde rapprochée de Nagata. En partie née de la volonté de Mori de montrer la même détermination, mais aussi de la pression policière qui augmentant, engendre la paranoïa, la « purge des chalets de montagne » suivra bientôt et choquera tout le Japon.

En décembre 1971, l’organisation se réunit dans ses bastions des montagnes. Après des discussions houleuses, Ozaki, un ancien membre du Keihin ampo Kyoto est accusé d’avoir parlé à un individu extérieur des armes que cache le groupe. Le jeune homme niant les faits, on éprouve sa bonne foi et sa volonté révolutionnaire en le battant, pour savoir s’il surmontera la douleur. Mais les hommes de Mori ne s’arrêtent pas là et décident de l’attacher à un poteau, lui faisant passer la journée, puis la nuit, sous la neige, dans des températures glaciales. Le matin venu, la faiblesse d’Ozaki est interprétée comme un manque de ferveur et les membres du groupe battent à mort leur ancien camarade. Mais beaucoup sont ensuite troublés, ne voulant pas au départ arriver à cette extrémité. Un temps désarçonné, Mori finit par assumer le meurtre au nom du nécessaire tri des recrues et de l’exigence de la révolution. La purge continue alors, d’autres personnes étant lynchés puis attachés dehors pour des motifs de déviance comportementale, soit qu’on les accuse de préférer les femmes, les hommes ou leur famille à la révolution, soit qu’on critique leurs réticences morales à exécuter certains ordres. D’autres motifs, plus ou moins fantaisistes, justifieront ensuite les autres meurtres.

Au final 14 personnes, sur les 29 que comptaient les chalets de montagne, sont exécutés par le groupe, durant prés de trois mois, jusqu’en février 1972. C’est à cette date que, malgré des déplacements fréquents, la police retrouve les trace de ses membres et investi les repères, alerté par la population locale qui a repéré l’étrange manège des jeunes gens.

Cependant, quelques membres arrivent à fuir et à se retrancher dans un autre chalet. Ils y organisent alors une prise d’otage restée fameuse et connue sous le nom de « l’affaire du chalet Asama » (bien que la seule otage soit la propriétaire des lieux). En effet, cinq membres du Rengo Sekigun se barricadent à l’intérieur avec armes et munitions. De cette position, idéalement placée en haut d’une colline et en partie protégée par les falaises, ils tiendront dix jours contre une importante mobilisation policière (plus de 1200 hommes !), pendant que l’événement est abondamment relayé à la télévision et dans tous les médias de l’archipel.

C’est ainsi que finit l’histoire de la branche « nationale » de l’Armée Rouge Japonaise. Le constat est celui d’un échec, car le final sanglant de l’organisation lui fait perdre tout soutien populaire, renforce la droite et le capitalisme japonais et déconsidère définitivement toute la Nouvelle Gauche japonaise, qui disparaîtra assez vite.

Mais c’est à l’étranger que l’autre branche du mouvement va rebondir, utilisant la violence révolutionnaire contre l’impérialisme avec une organisation et un corps de doctrine meilleurs.

Le Nihon Sekigun et la guerre mondiale contre l’impérialisme

C’est dans un bar du Golden Gai, quartier mal famé de Tokyo, que naît le mouvement à l’hiver 1971, quelques mois avant les tueries du Rengo Sekigun. C’est une charismatique jeune femme de 26 ans, Fusako Shigenobu4, qui en prend rapidement la tête. On peut noter qu’outre la base étudiante traditionnelle, le groupe compte plusieurs cinéastes du mouvement « pink », cinéma nouvelle vague porté sur la violence et l’érotisme, qui sont parmi les principaux doctrinaires. Très vite le groupe décide de s’implanter au Liban en s’alliant au FPLP palestinien (dont l’idéologie est proche) pour trois raisons principales : le Liban ne possède pas de traité d’extradition avec le Japon, il est cœur de la lutte contre l’impérialisme américain et ses autorités ne s’opposent pas à leurs actions. Il faut dire aussi que Cuba et la Corée du Nord se sont montrés frileux à l’idée de les accueillir.

Ainsi en janvier 1971, Shigenobu et son compagnon/lieutenant Takeshi Okudeira, sous le prétexte d’un voyage de noces (ils s’étaient mariés pour l’occasion), partent en repérage vers les camps d’entraînement du FPLP. Ils y tourneront avec leurs camarades réalisateurs Koji Wakamatsu et Masao Adachi un film fondateur : « déclaration de guerre mondiale par l’Armée rouge et le FPLP ». Durant le reste de l’année, la plupart des membres de l’Armée rouge rejoignent le Liban et s’entraînent fermement au maniement des armes et des explosifs au camp du FPLP de Baalbek. C’est au début de l’année suivante qu’aura lieu la première et peut-être la plus mémorable opération du groupe, l’attentat de l’aéroport de Lod, à Tel-Aviv. Il faut dire que Shigenobu a eu connaissance de la fin dramatique de son organisation sœur restée au Japon et qu’elle veut marquer les esprits en faisant connaître au monde la survie de l’Armée rouge.

C’est le 30 mai 1972 qu’à lieu l’opération, menée par Okudeira, Yasuda et Okamoto : munis d’armes automatiques et trompant la vigilance de la sécurité aéroportuaire (qui s’attend logiquement plutôt à un assaut arabe), ils tirent dans la foule qui garnit le hall de l’aéroport, faisant 26 morts et une centaine de blessés. L’action avait été prévue dés le départ comme une opération suicide, et seul Okamoto y survit à cause d’une grenade défectueuse. C’est la toute première du genre et elle fera forte impression sur les groupes armés et l’opinion arabe, qui admirent la résolution devant la mort des activistes japonais. C’est ainsi que ce mode opératoire fera florès dans la région.

Mais les actions du groupe ne s’arrêtent pas là et après un silence d’une année, ils organisent un détournement d’avion, s’emparant avec des alliés du FPLP (sous le nom de « fils des territoires occupés »), d’un Boeing de la Japan Airline et ses 120 passagers. Ils finiront par libérer ses occupants en Libye et détruire l’appareil. Malgré la relative sympathie pour eux du régime de Kadhafi, ils seront internés dans le pays pendant un an. Les détournements d’avion feront partie des principaux modes opératoire du mouvement, puisque deux autres seront pratiqués bien plus tard, durant l’année 1977.

C’est durant les années 1970 qu’auront lieu la plupart des actions du groupe, avec de retentissantes prise d’otages et attaques d’ambassades, en partie conjointement avec le FPLP. Un premier brillant succès est la prise de l’ambassade japonaise du Koweït, parallèlement à l’attaque d’une raffinerie à Singapour : les terroristes réussirent à capturer des otages et à les extraire au Yémen contre rançon.

A cette époque, Shigenobu tourne son regard vers l’Europe et parvient à infiltrer des agents dans plusieurs pays, surtout en France. C’est dans ce contexte qu’a lieu la prise d’otage de l’ambassade française des Pays-Bas à La Haye, où les hommes de l’Armée rouge travaillent avec Carlos. Cependant tout ne s’y passe pas comme prévu : le vénézuélien est repéré en effectuant un repérage et le rendez-vous prévu avec les japonais à 16h ne se réalise pas (Carlos dira qu’ils ont été en retard, ce que conteste ces derniers qui l’accusent d’avoir abandonné son poste). Un des otages arrive aussi à prévenir la police assez tôt. Malgré ces cafouillages, le commando parvient à s’enfuir en avion avec une rançon de prés de 300 000 dollars. Il faut dire que Carlos s’est ensuite rendu utile en allant organiser un attentat de soutien à Paris, tuant deux personnes au drugstore Saint-Germain au nom de l’Armée rouge. Malheureusement pour eux, les autorités syriennes chez qui l’avion se rend ne cautionnent pas leur action et restituent l’argent à la France.

La décennie est faste pour le groupe qui réussit également à faire libérer plusieurs de ses membres arrêtés en échange d’otages et extorque au Japon prés de 6 millions de dollars en 1977.

Les temps difficiles : évolution et fin du mouvement

Le groupe marque une pause dans ses opérations à la fin des années 70 et les relations avec le FPLP se tendent, les palestiniens fermant à plusieurs reprises leurs camps aux japonais. De plus malgré les efforts pour libérer certains membres, l’organisation ne compte pas plus d’une trentaine de personnes à l’époque, dont de nouvelles recrues assez indociles et des camarades libérés ayant mouchardé à la police. Mais c’est surtout l’attaque israélienne au Liban en 1982 et la guerre civile ravageant ce pays qui marquent un tournant, en faisant perdre au mouvement ses bases d’entraînement. La plupart des commandos sont obligés d’évacuer le pays en même temps que les organisations palestiniennes pour rejoindre l’Europe puis la Libye.

Les actions qui auront tout de même lieu dans la décennie révèlent bien cette perte de moyens : fini les prises d’otages, l’heure est aux attaques de consulats (États-Unis et Japon) au mortier, sans gains significatifs malgré la mort de cinq personnes dans un club de soldats américains à Naples. Beaucoup de ces actions utilisent un nouveau nom : la Brigade internationale anti-impérialiste.

A la suite d’un sommet réunissant d’autres organisations armées en Yougoslavie en 1978 (avec présence de l’IRA, de l’OLP, de la Fraction armée rouge allemande et des Brigades rouges italiennes), il est décidé d’axer les attentats contre les entreprises. Dans cette optique, l’Armée rouge commet dix-sept actions contre des bâtiments privés, notamment ceux de l’entreprise Mitsui. Le Sekigun tente aussi de recréer un réseau en Europe centrale sous la couverture d’une entreprise de purification d’eau suisse, ce qui montre tout de même une certaine ingéniosité.

L’organisation essaye également de créer des partenariats avec d’autres groupes terroristes en Asie, sans grands succès, et finit par réintégrer le Liban en 1984. Peu de temps après (1986) un membre historique du groupe, Yamada, est arrêté au Japon. Il s’est livré de lui-même et révèle que nombre d’anciens de l’organisation ne désirent plus que rentrer au Japon, quitte à se rendre. Les arrestations se multiplient, Maruoka, numéro deux du Sekigun étant arrêté au Japon l’année suivante avec un faux passeport. Sa capture permet, par la saisie d’un de ses carnets, de démanteler la plus grande partie du réseau asiatique du groupe. Ce carnet, avec ses notes de frais scrupuleusement notées, montre que l’organisation s’est mise au service ou en tout cas travaille étroitement avec un gouvernement. Il s’agit nous l’avons vu de la Libye.

Les années 90 marquent la fin progressive du groupe : c’est le cas d’abord pour les activistes réfugiés en Corée du Nord du « groupe Yodo » ; en effet, fatigués de la vie en RPDC et désirant rentrer au Japon, ils contactent les autorités de leur pays natal, même si certains sont déjà morts en semi-captivité.

L’épilogue voit la cessation officielle de la lutte armée sous la pression des changements mondiaux : Kadhafi cherche à se donner bonne image et la Libye ne soutient plus l’organisation, tandis que tombe l’Union Soviétique et que les accords d’Oslo de 1993 marquent une pause dans la résistance palestinienne. Enfin, de nombreux membres du groupe sont arrêtés un peu partout dans le monde, dont cinq cadres au Liban même, où les autorités ont reçu de l’argent japonais dans ce but. Finalement, Shigenobu est elle-même capturée au Japon en 2000.

Quelle fut la spécificité de cette organisation, dont la durée de vie (près de trente ans) dépasse celle des autres groupes armés européens ou nord-américains de l’époque ?

C’est d’abord un groupe très hiérarchisé, où personne ne remet en question le leadership de Shigenobu, alors que les conflits d’autorité ont décimé le Rengo Sekigun. La « reine rouge » a elle été à la hauteur de son pouvoir et a su maintenir la foi révolutionnaire du groupe. Ensuite, c’est son idéologie et son implantation qui seront responsables de ses succès et de ses échecs. En effet, là où la Révolution au Japon s’est vite révélée une impasse stratégique, le combat anti-impérialiste est universel et permet la convergence et l’entraide de nombreux groupes, tandis que le conflit israélo-palestinien continue aujourd’hui d’avoir un écho et attire la sympathie des opinions opposées au sionisme. Cela dit, sa dépendance vis-à-vis de l’étranger a aussi rendu l’organisation vulnérable aux aléas de la politique internationale et elle s’est trouvée démunie lorsque les gouvernements arabes ont cessé de la soutenir. Cette dépendance a également soumis l’Armée rouge à des buts politiques parfois éloignés des siens et a asséché son recrutement.

Malgré tout, le Nihon Sekigun restera surtout dans l’Histoire pour avoir popularisé un mode opératoire répandu aujourd’hui, celui de l’attentat suicide, qui illustre la dévotion à une cause et le mépris de la mort enraciné dans la culture japonaise, lien inaliénable entre les militants internationalistes et leur patrie charnelle.

Pierre Lucius

1 Par ailleurs, le revenu d’un japonais moyen est, à cette époque, inférieur de moitié à celui d’un britannique.

2En vertu du Traité de sécurité nippo-américain, dont la première prolongation en 1960 avait déjà donné lieu à de grandes manifestations.

3Caractères d’écriture chinois

4Issue du mouvement étudiant, elle a gardé de bons rapports avec son père, ancien militant nationaliste.

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