Christophe Dettinger : le système est K.O !

Le 5 janvier 2019, le « boxeur de la passerelle Leopold-Sédar-Senghor » est entré dans l’Histoire comme Roland à Roncevaux, Jeanne Hachette sur les murs de Beauvais, Le chevalier Bayard au pont du Garigliano ou les poilus de 14. Il y est entré à la force de ses poings. On cherchait un visage et une voix pour incarner le mouvement, la répression macroniste l’a fait naitre. Christophe Dettinger est devenu le symbole de la France des « gilets jaunes ».

« Le gitan de Massy » (son nom de ring) représente des millions de Français-périphériques qui n’y arrivent plus. Honnête et droit, il réclame sa dignité de travailleur, pas la charité. Par le travail, il voulait assurer la vie et l’avenir de sa famille. « On n’a jamais été autant payé qu’aujourd’hui et pourtant il y a dix ans on gagnait moins et on vivait mieux », dit-il lors de son audition. Alors que beaucoup capitulent, lui a voulu combattre car il en avait assez du mépris des élites.

Ce qu’il verra, en première ligne lors des différents actes de la mobilisation, le révoltera. Gazage, tabassage en règle, tirs de flashball directs, arrestations musclées … et les médias qui ne parlent jamais des centaines de manifestants blessés. Alors oui, il a foncé dans le tas et a affronté avec ses poings nus des « robocops » qui barraient sa route. Son geste, il l’assume et l’explique. Ce qui le rend noble et respectable !

Les forces de l’ordre qui protègent le système doivent s’interroger sur leur rôle. Les gendarmes et policiers savent qu’ils sont autant méprisés que le reste des classes populaires par le système. Dans ces temps de troubles, ils sont le seul rempart des gouvernants. Je doute qu’ils en soient fiers…

La volonté de criminaliser et de réprimer violemment le mouvement est à l’origine de sa rage. La Macronie veut en finir avec la chienlit et endormir les braves gens avec ses débats et consultations, mais c’est trop tard. La révolte n’est pas près de finir car des milliers de Christophe Dettinger ont ouvert les yeux et n’ont pas aimé ce qu’ils ont vu…

Louis Alexandre